Flavin. Aveyron : fauteuils, canapés, Aurélie Gaspar donne une seconde vie à vos assises

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  • Aurélie Gaspar donne une seconde vie à vos assises
    Aurélie Gaspar donne une seconde vie à vos assises Centre Presse Aveyron - Anaïs Arnal
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Publié le
Anaïs Arnal

Après une reconversion réussie, la tapissière d’ameublement installée depuis 2018 à son domicile, à Flavin, restaure et rhabille chaises, fauteuils et autres canapés avec grand soin.

Aurélie Gaspar aurait pu voyager dans le monde entier, mais elle a choisi de rester sur ses terres, en Aveyron, et de suivre d’autres plans de vol. Après un baccalauréat sciences et technologies tertiaires (STT) comptabilité gestion, la Ruthénoise a suivi une formation d’hôtesse de l’air.

"J’aimais les langues étrangères et j’avais une grosse envie de partir, mais j’avais aussi très peur", raconte-t-elle. "Après mon stage de 60 heures de vol, il a fallu que je me décide : c’était soit la vie parisienne entre deux avions soit le retour au pays. J’ai choisi la seconde option car j’avais déjà rencontré mon mari."

Aurélie Gaspar a travaillé au centre culturel Leclerc pendant quatre ans avant d’être auxiliaire de vie scolaire auprès d’enfants handicapés pendant six ans. Elle a aussi fait du secrétariat au centre hospitalier Sainte-Marie à Olemps, travaillé au service courrier d’EDF, chez Garrigues Frères, spécialisé dans le commerce d’aliments pour bétail et de semences de pommes de terre à Onet-le-Château, et au centre de soins de suite et de réadaptation Les Tilleuls à Ceignac.

"Quand mon CDD s’est terminé, cela faisait déjà un moment que j’y pensais, j’ai commencé la formation de tapissier d’ameublement à l’Afpa à Decazeville. Je n’avais jamais trop eu la fibre artistique, c’est lorsque j’ai eu mes enfants que j’ai eu le déclic", se souvient-elle. "J’avais envie de leur fabriquer des accessoires. C’est magique de créer des choses de ses mains de A à Z ; cela donne confiance en soi."

Après 7 mois de formation et deux stages de 15 jours chez le tapissier décorateur Guy Bessière à Espalion (aujourd’hui à la retraite), Aurélie Gaspar a fait les démarches pour s’installer en microentreprise en 2018.

Bouche-à-oreille et réseaux sociaux

"J’ai suivi des stages à la Chambre de métiers pour me mettre à jour en informatique, savoir faire des devis et des factures, apprendre à créer mon site internet et des comptes professionnels sur Facebook et Instagram ; cela a été très précieux pour me lancer. Au début, je travaillais dans ma salle à manger, pour des connaissances. Les deux premières années, je ne regardais pas trop si je pouvais me sortir un salaire, je me faisais la main et je contactais régulièrement mon maître de stage pour avoir des conseils. Une amie tapissière m’a également aidé. Et petit à petit, le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux se sont complétés pour me permettre d’élargir ma clientèle au Lévézou, au Ségala et au Ruthénois", raconte Aurélie Gaspar dont le nouveau métier, historiquement très masculin est devenu très féminin.

La tendance du moment : le velours côtelé

La tapisserie d’ameublement consiste à habiller des têtes et pieds de lits, à faire des coussins et à refaire des housses et des assises de canapés, fauteuils, sièges, chaises, poufs et repose-pieds. "En me lançant là-dedans, je me suis rendu compte que les gens ont pas mal de mobilier, généralement des pièces qui sont dans la famille depuis des décennies et qu’il faut restaurer parce qu’elles sont abîmées ou rhabiller pour leur donner un look plus moderne", indique Aurélie Gaspar qui n’a jamais travaillé sur des pièces estampillées, mais a eu des sièges qui avaient un siècle. Dans ce cas, il faut faire preuve de délicatesse, notamment au moment du dégarnissage pour enlever les clous ou les agrafes qui se trouvent sous le galon, tout près du bois. "Je mets souvent plus de temps que prévu pour terminer une pièce. Pour un fauteuil bridge par exemple, il faut compter 10 heures de travail", souligne la tapissière qui suit toujours les mêmes étapes : mise à nu de la carcasse, réfection de la garniture avec de la mousse pour le mobilier contemporain ou du crin en fibre de coco ou feuille de palmier pour le mobilier traditionnel, et pose du tissu, des clous ou des agrafes et du galon. Le avant-après est bluffant !

Dans l’atelier d’Aurélie Gaspar, qu’elle a déménagé dans son garage pour avoir plus de place, les clients ont le choix parmi une multitude de tissus (polyester, coton, lin, velours, bouclette, simili cuir, etc.) et de finitions (unis, faux unis, petits et grands motifs géométriques, végétaux, floraux, animaux, etc.). "En ce moment, le velours côtelé et la bouclette sont tendance", lance-t-elle. "Les clients viennent à moi car ils sont désireux d’avoir des conseils et ce contact est important pour moi car je n’ai pas de boutique. Dans le futur, j’aimerais me retrouver dans un lieu avec d’autres artisans pour avoir ces échanges qui manquent parfois lorsqu’on travaille seule chez soi."

En attendant, elle travaille en collaboration avec des artisans locaux comme Michel Ducros, professionnel qui a créé Ô Fil du bois à La Capelle Viaur, ou Hervé Andrieu, artisan vernisseur à La Primaube. "Mon but c’est de m’épanouir et de faire du bon travail. C’est tellement satisfaisant de voir les yeux qui pétillent et le sourire sur le visage du client quand il découvre son meuble restauré", se réjouit la Flavinoise de 47 ans, sur un petit nuage…

 
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