"Engagée et courageuse", "démocratie salement amochée", menace de motion... la classe politique réagit à la démission d'Elisabeth Borne

  • Elisabeth Borne a démissionné de son poste de Première ministre.
    Elisabeth Borne a démissionné de son poste de Première ministre. MAXPPP - LUDOVIC MARIN / POOL
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La démission d'Elisabeth Borne, acceptée par Emmanuel Macron ce lundi 8 janvier 2024, a été accompagnée de multiples réactions de la classe politique. 

Il fallait s'y attendre : la démission d'Elisabeth Borne, acceptée par Emmanuel Macron lundi 8 janvier 2024, a été suivie d'une flopée de réactions dans la classe politique française. 

"Je l'ai vue engagée et courageuse"

Emmanuel Macron avait, d'ores et déjà, salué un "travail au service de notre Nation qui a été chaque jour exemplaire", notant également chez son ex-Première ministre "le courage, l'engagement et la détermination des femmes d'Etat". De son côté, Gérald Darmanin, le Ministre de l'Intérieur a vu une Elisabeth Borne "engagée et courageuse, menant des réformes difficiles sans se soucier de sa popularité".

Servir notre pays aux côtés @Elisabeth_Borne a été exigeant et toujours conforme à l’intérêt de l’État. Je l’ai vu engagée et courageuse, menant des réformes difficiles sans se soucier de sa popularité. Merci pour sa confiance dans nos relations de travail.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 8, 2024

Toujours dans les rangs de la majorité, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a fait court : "merci Elisabeth Borne", avant de partager le message du Président de la République.

Merci @Elisabeth_Borne. pic.twitter.com/bN3xOrUWdJ

— Christophe Béchu (@ChristopheBechu) January 8, 2024

"Travailler auprès d'elle fut un honneur"

Démissionnaire de son poste de Ministre de la Santé le 20 décembre après seulement cinq mois d'exercice, Aurélien Rousseau a reconnu qu'il était "difficile de mettre quelques mots sur une aventure humaine et politique aussi intense". Avant d'affirmer que "travailler auprès d'Elisabeth Borne fut un honneur. L’État chevillé au corps, autant que la bataille pour l’emploi et la volonté d’ouvrir à toutes et tous les chemins de l’émancipation".

Difficile de mettre quelques mots sur une aventure humaine et politique aussi intense. Mais travailler auprès d’@Elisabeth_Borne fut un honneur. L’Etat chevillé au corps, autant que la bataille pour l’emploi et la volonté d’ouvrir à toutes et tous les chemins de l’émancipation. pic.twitter.com/ol0E8qJfB8

— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) January 8, 2024

"Toute ma reconnaissance et toute mon amitié"

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué "l'action d'Elisabeth Borne qui a servi la France avec beaucoup de détermination, de courage et d'abnégation", avant de témoigner "toute ma reconnaissance et toute mon amitié". 

Je salue l’action d’@Elisabeth_Borne qui a servi la France avec beaucoup de détermination, de courage et d’abnégation. Elle a su trouver le chemin au sein d’une @AssembleeNat complexe. Je tiens à lui témoigner toute ma reconnaissance et toute mon amitié. Merci Madame la 1ère… pic.twitter.com/s27pxxwuS2

— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) January 8, 2024

"Malgré nos différences importantes..."

Président des Républicains, Eric Ciotti a également réagi, dans la soirée du 8 janvier. "Malgré nos différences importantes, j’ai apprécié la rigueur et l’honnêteté intellectuelle d’Elisabeth Borne", a-t-il écrit sur Twitter, ajoutant que "dans bien des circonstances, elle a eu le courage que d’autres n’ont pas eu. Elle fut pour moi une interlocutrice de qualité".

Malgré nos différences importantes, j’ai apprécié la rigueur et l’honnêteté intellectuelle d’Elisabeth Borne.

Dans bien des circonstances, elle a eu le courage que d’autres n’ont pas eu. Elle fut pour moi une interlocutrice de qualité.

— Eric Ciotti (@ECiotti) January 8, 2024

Toujours dans le camp des Républicains, Valérie Pécresse a remercié l'ancienne cheffe de Matignon "d'avoir su incarner avec dignité et courage le pouvoir au féminin".

Merci @elisabethborne par delà nos différences politiques d’avoir su incarner avec dignité & courage le pouvoir au feminin. Elle a trouvé le chemin d’un accord pour financer les transports franciliens là où la classe politique ne faisait que repousser le problème #FemmedEtat

— Valérie Pécresse (@vpecresse) January 8, 2024

"Une démocratie salement amochée"

Présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot n'a pas épargné l'ex-Première ministre. "Borne a démissionné, laissant derrière elle 23 49.3 et une démocratie salement amochée", a-t-elle écrit, brandissant une menace : "Peu importe par qui le monarque la remplacera, nous exigeons un vote de confiance au Parlement ! C'est ce vote qui organise la vie politique dans le pays et à l'Assemblée entre la majorité qui soutient le gouvernement et l'opposition. Sans ce vote de confiance, nous déposerons une motion de censure".

Borne a démissionné, laissant derrière elle 23 49.3 et une démocratie salement amochée.

Peu importe par qui le monarque la remplacera, nous exigeons un vote de confiance au Parlement !

C'est ce vote qui organise la vie politique dans le pays et à l'Assemblée entre la majorité…

— Mathilde Panot (@MathildePanot) January 8, 2024

Autre figure de LFI, Jean-Luc Mélenchon est allé dans le même sens : "Le nouveau premier ministre va nous le montrer s'il demande un vote de confiance à l'Assemblée nationale. On saura alors qui est gouvernemental. Sinon motion de censure et on saura qui est l'opposition. C'est comme ça dans TOUTES les démocraties".

Sommes-nous encore une démocratie parlementaire ? Le nouveau premier ministre va nous le montrer s'il demande un vote de confiance à l'Assemblée nationale. On saura alors qui est gouvernemental. Sinon motion de censure et on saura qui est l'opposition. C'est comme ça dans TOUTES…

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 8, 2024

"Une réforme des retraites injuste et deux douzaines de 49.3"

Porte-parole du Rassemblement National dans l'hémicycle, Laure Lavalette a également fustigé le bilan de l'ancienne locataire de Matignon. "Une réforme des retraites injuste et deux douzaines de 49.3. Voilà ce que l’Histoire retiendra du gouvernement Borne. Ce jeu de chaises musicales n’intéresse personne. Il faut maintenant un changement de politique concret pour changer la vie des Français."

Une réforme des retraites injuste et deux douzaines de 49.3. Voilà ce que l’Histoire retiendra du gouvernement Borne.

Ce jeu de chaises musicales n’intéresse personne. Il faut maintenant un changement de politique concret pour changer la vie des Français. #Remaniement

— Laure Lavalette (@LaureLavalette) January 8, 2024

Vice-président du parti mais aussi de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu a réagi d'un ton blagueur : "Donc Elisabeth Borne ne dépassera pas le record de 49.3. Elle était pourtant bien partie", avec deux émojis soigneusement choisis. 

Donc @Elisabeth_Borne ne dépassera pas le record de 49.3. Elle était pourtant bien partie \ud83d\ude2d\ud83d\ude02

— Sébastien Chenu (@sebchenu) January 8, 2024

"Elle aura servi un Président sans cap"

Présidente du groupe Ecologiste à l'Assemblée, Cyrielle Chatelain a dit d'Elisabeth Borne qu'elle "aura servi Emmanuel Macron jusqu'à se perdre. Elle a voulu servir l’Etat. À la place, elle aura servi un Président sans cap, sans valeur, qui n’a qu’une seule obsession détruire notre modèle social".

Elisabeth Borne aura servi Emmanuel Macron jusqu’à se perdre.

Elle a voulu servir l’Etat. A la place, elle aura servi un Président sans cap, sans valeur, sui n’a qu’une seule obsession détruire notre modèle social.

— Cyrielle Chatelain (@Cyrielle_Chtl) January 8, 2024

"Après le licenciement par mail..."

Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste, a emprunté le chemin ironique. Reprenant le Tweet d'Emmanuel Macron, il a écrit : "Après le licenciement par mail, Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet", accompagnant son message du #StartUpNation.

Après le licenciement par mail, Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet. #StartUpNation https://t.co/tpVSdW1hfH

— Olivier Faure (@faureolivier) January 8, 2024

En fin de matinée ?

En ce mardi matin, le poste de chef du gouvernement est encore vacant. L'annonce du nom qui remplacera Elisabeth Borne est attendue en fin de matinée, selon nos confrères de Franceinfo

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