Pour défendre les trains de nuits Paris-Rodez et Paris-Aurillac, les usagers manifestent à Figeac

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  • Une centaine de personnes s'est mobilisée devant la gare de Figeac pour défendre les trains de nuit.
    Une centaine de personnes s'est mobilisée devant la gare de Figeac pour défendre les trains de nuit. DDM - Jean-Claude Boyer
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Aouregan Texier

Associations, collectifs, usagers, élus... Ce samedi, une centaine de personnes s'est rassemblée devant la gare de Figeac pour défendre les trains de nuits Intercités Paris-Rodez et Paris-Aurillac. Ils veulent se battre contre les suppressions fréquentes et les horaires dégradés de ces lignes.

62 suppressions en six mois. Entre juillet et décembre, le train Intercités de nuit du Paris Rodez n'a pas circulé pendant deux mois au total. Les raisons ? Des défaillances techniques ou encore l'absence de personnel opérationnel. Et le train de nuit du Paris-Aurillac, relancé en grande pompe le 10 décembre, a essuyé dès le deuxième trajet une panne de locomotive. Les usagers n'en peuvent plus de cette situation.

Pour montrer leur mécontentement, ce samedi 13 janvier 2024, un rassemblement citoyen était organisé devant la gare de Figeac, rapporte nos confrères de La Dépêche du Midi. Un lieu qui n'a pas été choisi au hasard : la gare, rénovée il y a peu après un incendie, est un des arrêts de la ligne du Paris-Rodez.

De nombreux usagers étaient présents, soutenus par des associations telles que Oui au train de nuit, Urgence Polt, Destination trains de nuit, Défense de la gare d'Assier et de promotion du rail. Et parmi la foule, de nombreux visages connus : André Mellinger, maire de Figeac, Anne Laporterie, conseillère départementale, Frédéric Gineste, conseiller départemental en charge des Infrastructures de mobilité, ou encore Jean-Luc Gibelin, vice-président à la Région en charge des mobilités pour tous et infrastructures de transports.

Les Lotois ne sont pas les seuls à avoir fait le déplacement. Deux conseillères municipales d'opposition à la mairie de Rodez, Eléonore Echene et Iléana Bertau, sont venues apporter leur soutien tout comme Laurent Alexandre, député de la deuxième circonscription en Aveyron. La CGT cheminot de Rodez était, également, représentée. "Nous comprenons la colère des usagers, et nous la partageons. La baisse de la qualité de l'offre, les horaires dégradés... Les cheminots ne lâchent rien", a assuré un représentant du syndicat. 

"La SNCF joue les pyromanes avec les trains de nuit"

Tous dénoncent les dysfonctionnements que subissent les trains de nuit Intercités. "Une gare sans train, cela n'a aucun sens", plaisante à demi-mot le maire de Figeac, André Mellinger. "Notre territoire, déjà enclavé, doit être correctement desservi de jour comme de nuit : que ce soit au niveau des horaires, du confort mais aussi avec des tarifs attractifs", glisse Jean-Noël Boisseleau, vice-président d'Urgence Ligne POLT. 

Plusieurs solutions ont été proposées lors de ce rassemblement : "la première est de mettre des nouvelles locomotives. En moyenne, ces dernières ont 40 ans". En 2021, l'étude du développement de nouvelles lignes de trains d'équilibre du territoire préconisait la construction de 600 voitures couchette. Un an après, le rapport du Conseil d'orientation des infrastructures pointait l'urgence de construire 150 voitures. Et depuis, rien. 

"Le train Paris Rodez circule avec 3 voitures. Il faut, au moins, revenir à 4 voire à 5", affirme Jean-Luc Gibelin. Une autre solution : rétablir l'itinéraire de 2017 lorsque le train de nuit entre Rodez et Paris passait par Coutras (Gironde). "Cela permettrait de retrouver des horaires normaux", souligne Jacques Montal. Les cheminots demandent également le retour des voitures services, la circulation bi tranche mais aussi le recrutement de personnel en nombre suffisant (agent de maintenance, agent commercial mais aussi aiguilleur). Frédéric Gineste insiste : "la SNCF joue les pyromanes avec les trains de nuit. Et l'avenir semble sombre. Nous n'avons même plus de ministre des transports. C'est un signal très mauvais adressé à nos populations". 

Une autre inquiétude se fait sentir parmi la foule. À partir de 2025, des travaux vont débuter pour rénover la ligne POLT (Paris Orléans Limoges Toulouse). Une bonne nouvelle... mais pas pour les trains de nuit, qui risquent d'en pâtir. Pour se faire entendre, les membres d'Urgence ligne POLT ont donné rendez-vous aux élus et usagers le samedi 27 janvier, à 11 heures, dans six gares de la ligne : Vierzon, Châteauroux, La Souterraine, Limoges, Brive-la-Gaillarde et Gourdon. L'objectif : être nombreux à dénoncer la dégradation de ce service.

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