Camille Cortesi, mise en selle dans l'Aveyron a le cuir dans la peau

Abonnés
  • Originaire de l’arrière-pays de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, Camille Cortesi est installée à Laissac depuis 2020.
    Originaire de l’arrière-pays de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, Camille Cortesi est installée à Laissac depuis 2020. Centre Presse Aveyron - Paulo Dos Santos
  • En 2019, Camille Cortesi a obtenu un brevet de maîtrise des arts, mais également le titre de "meilleur apprenti de France en sellerie-harnachement".
    En 2019, Camille Cortesi a obtenu un brevet de maîtrise des arts, mais également le titre de "meilleur apprenti de France en sellerie-harnachement". Centre Presse Aveyron - Paulo Dos Santos
Publié le
Paulo Dos Santos

Originaire de l’arrière-pays de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, Camille Cortesi était partie pour créer des bijoux avant de changer de direction pour la conception de maroquinerie ou de harnachements. Son atelier "équ’intense" et sa boutique sont installés à Laissac, une commune découverte par hasard en 2019.

C’était écrit quelque part, encore fallait-il qu’elle trouve l’endroit. Et, finalement, le hasard a bien fait les choses. Camille Cortesi ne connaissait pas du tout l’Aveyron, alors, ne parlons même pas de Laissac ! Pourtant, c’est là qu’elle s’est installée, au milieu d’un triangle entre l’arrière-pays de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, d’où elle est originaire, le Pays basque et la Normandie où elle s’est formée à ce qui est devenu son autre passion.

Car, avant d’ouvrir une boutique de sellerie-harnachement-maroquinerie, Camille Cortesi a étudié la… bijouterie-joaillerie. "Mon grand-père avait des chevaux et j’ai commencé à monter à l’âge de 11 ans. Seulement, c’était un plaisir égoïste. Je n’avais pas envie de faire carrière là-dedans, comme monitrice par exemple. Et, on ne parlait pas d’autres métiers autour du cheval. Du coup, je me suis dirigée vers les bijoux où mes créations tournaient essentiellement autour des chevaux ! J’ai donc décroché mon BTS car je tenais à obtenir un diplôme avant de passer à autre chose." Elle a donc pris de la hauteur sur une selle de cheval afin de voir où cela la menait. Un stage chez Laurence Bastide à l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer lui a ouvert les yeux sur la sellerie, et lui a montré la voie pour un contrat professionnel chez un sellier au Pays basque avant une année de CAP en alternance au prestigieux Haras du Pin en Normandie. C’est là, en 2019, qu’elle a obtenu un brevet de maîtrise des arts, mais également le titre de "meilleur apprenti de France en sellerie-harnachement".

Des rêves avec l’envie de développer

Elle est à peine redescendue de son nuage que Michèle, sa mère, lui demande de venir l’aider pour lancer sa nouvelle affaire : la reprise du café du foirail, à Laissac. " J’entends parler de l’Aveyron pour la première fois. Je devais rester trois semaines-un mois le temps que tout se mette en place. Et… je ne suis jamais repartie car cette région me plaît ! Il y existe des valeurs, elle est touristique et l’artisanat y a toute sa place. " Elle réalise le tour du département et va à la rencontre des centres équestres. Rien de concret ne se réalise, si ce n’est l’idée de créer sa propre entreprise. " En juillet 2020, je me lance chez moi. Le travail est là, notamment avec beaucoup de réparations pour les centres équestres. La période Covid est certes compliquée, mais je suis arrivée à nouer des contacts, tout en ayant le temps de créer. " La maison devient trop petite et Camille Cortesi se met donc en quête d’un local. Elle le trouve, place du 11-Novembre, dans une ancienne… bijouterie. Comme un clin d’œil. "Boutique, atelier et appartement dans la même bâtisse, c’est très fonctionnel."

Estampillé "Fabriqué en Aveyron", labellisé "Répar’acteur", l’atelier "équ’intense" s’est fait un nom dans le milieu, poussé par la maîtrise et la soif d’apprendre, et de développer, de cette jeune femme de 27 ans. "La création, qu’elle soit en harnachements ou en maroquinerie, me permet de faire vraiment ce qui me plaît. C’est pour cela d’ailleurs que je ne travaille qu’avec des cuirs de qualité, peu importe qu’ils soient de vache, d’agneau, voire de saumon (!), de crapaud, de serpent, et que je mets un point d’honneur également à réaliser des sacs sans l’aide de machine, à l’aide d’une technique très ancienne de sellier-harnacheur. Sans oublier non plus la personnalisation grâce au repoussage…"

Et, des rêves plein la tête pour aller plus loin encore dans sa démarche…

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?