Difficultés sur le train de nuit Rodez-Paris : l’exemple "édifiant" de l’entreprise Vermorel qui travaille sur le chantier de Notre-Dame de Paris

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  • Dirigée pendant 35 ans par Dominique Vermorel (au centre), l'entreprise est aujourd'hui pilotée par trois associés : Clovis Vermorel, Quentin Muller et Maxime Auriol (de gauche à droite).
    Dirigée pendant 35 ans par Dominique Vermorel (au centre), l'entreprise est aujourd'hui pilotée par trois associés : Clovis Vermorel, Quentin Muller et Maxime Auriol (de gauche à droite). Archives Centre Presse - Philippe Henry
Publié le , mis à jour

À l’œuvre sur le chantier colossal de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la société ruthénoise déplore vivement les difficultés rencontrées au moment d’emprunter le train de nuit.

Lors de son intervention à l'Assemblée nationale ce mercredi 28 février, Stéphane Mazars a pris un exemple pour le moins parlant de la problématique des transports et plus particulièrement du train Rodez-Paris. Celui de l’entreprise Vermorel. "Quelle réponse pouvez-vous apporter au témoignage édifiant d’une entreprise aveyronnaise au savoir-faire reconnu qui aujourd’hui questionne la poursuite de son engagement sur le chantier de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, désabusée par une expérience calamiteuse du train de nuit Rodez – Paris dont les innombrables annulations la pénalisent et ne lui permettent plus d’assurer un acheminement régulier et prévisible de son personnel ?", a-t-il dénoncé.

"C’est devenu une catastrophe"

Engagée pour la restauration de sculptures – gargouilles et autres chimères –, de l’emblématique édifice parisien, frappé par un violent incendie en avril 2019, l’entreprise Vermorel a fait le choix du train pour diriger ses équipes vers la capitale. Pourtant, ce choix économique et écologique, se retourne contre la société. "C’est devenu une catastrophe. On a le sentiment d’être abandonnés", peste Quentin Muller, président de la SAS Vermorel.

Car si une large partie des travaux de Notre-Dame, s’effectuent dans les ateliers de l’entreprise ruthénoise, situés en face de l’aéroport, la présence de salariés à Paris est indispensable. Chaque semaine, un conducteur de travaux et en moyenne deux ouvriers prennent le train de nuit en gare de Rodez. Et l’expérience est pour le moins complexe. "Pour citer un exemple très récent, dimanche soir, plusieurs de nos salariés ont embarqué… Et ils ne sont arrivés qu’à 14 h lundi, en raison d’une panne à Vierzon. Naturellement, ils n’ont pu être productifs qu’à 15 h 30, vous imaginez la perte ! Comment envisager le chiffrage d’un tel chantier avec ces péripéties !", s’interroge amèrement Quentin Muller.

L’enclavement ? "Déjà un souci"

Car avec 62 suppressions de trains entre juillet et décembre, la problématique est récurrente pour l’entreprise, engagée sur ce chantier depuis janvier 2023. "Souvent, on a dû se résoudre à décaler le trajet au lendemain. Mais pour des travailleurs qui doivent rentrer après une semaine de labeur, c’est dur moralement", poursuit le dirigeant. Sans oublier d’évoquer les frais d’hôtels et de restauration supplémentaires à prendre en charge pour l’entreprise.

Reste alors le choix de se tourner vers l’avion ? Non, pour Vermorel. "Ce n’est pas responsable vis-à-vis de l’environnement et économiquement, c’est autre chose. L’enclavement est déjà un souci en soi. Si l’on s’est alignés sur ce chantier, c’est avant tout pour le prestige, et pour faire briller le savoir-faire aveyronnais. Si l’on devait chiffrer le chantier en incluant des billets d’avion, nous n’aurions pu obtenir ce marché."

À noter que jusqu’au 29 mars, des bus de substitution sont mis en place du lundi au jeudi en raison de travaux au nord de Limoges. Une situation qui semble éloignée des promesses faites par Jean-Baptiste Djebbari, alors ministre délégué chargé des Transports, qui en 2021, dans ces mêmes colonnes, qui annonçait que "l’ensemble des voitures circulant entre Paris et Rodez (seraient) rénovées d’ici 2023".

62 suppressions entre juillet et décembre

62, c'est le nombre de suppressions du train de nuit Rodez-Paris entre juillet et décembre 2023. Un chiffre historique et expliqué par un problème sur une motrice d’une locomotive, selon la SNCF.

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Les commentaires (1)
rollenston Il y a 1 mois Le 03/03/2024 à 08:58

Pendant des années des chantiers périodiques de mise en conformité et de modernisation ont perturbé le fonctionnement de cette liaison entre Rodez et Paris. A présent c'est le matériel roulant lui aussi délaissé qui fait défaut. Cela illustre bien la France à 2 vitesses. Sans parler des jours de grève qui ont une répercussion pour le train de nuit sur 3 jours pour 24h d'arrêt de travail.