Onet-le-Château. Un conseil municipal sous haute tension

De mémoire de Castonétois, jamais conseil municipal à Onet-le-Château n’aura été aussi houleux. Dès 19 heures, une centaine de personnes s’est postée devant la mairie afin de protester contre l’arrêt de la programmation culturelle de la Baleine (lire ci-dessous).

La police nationale, épaulée par la police municipale a dû filtrer le passage à l’entrée de l’Hôtel de ville pour ne laisser passer qu’une poignée de personnes appartenant au collectif de défense de la Baleine et du public lambda, tandis qu’à l’extérieur les autres manifestants ont crié leur colère à coup de corne de brume, tout au long de la soirée. Malgré tout, le conseil municipal a débuté à l’heure.

«Décision autoritaire»

Par la suite, tout semblait pouvoir se dérouler normalement (bien que la présence de la police et des renseignements généraux donnât un air surréaliste à ce conseil pourtant...ordinaire). Quand Christian Mazuc, le deuxième adjoint, a terminé la présentation du budget primitif 2016, ce fut au tour de Fabrice Geniez, chef de file de l’opposition, de répondre.

«Venons-en à votre décision autoritaire et scandaleuse d’arrêter la programmation de spectacles à la Baleine que vous avez annoncée brutalement dans la presse sans qu’aucuns débats n’aient eu lieu en commission municipale», a contre-attaqué l’ancien maire. À l’évocation de la Baleine, une militante pour la défense de la salle du spectacle a soudainement interrompu la séance en prenant la parole.

«Mettre le feu aux poudres»

«Vous en avez que pour les flics, et les flics toujours. Toujours des flics et pas de culture», a-t-elle scandé en demandant un rendez-vous au maire. Un brouhaha s’en est suivi. Jean-Philippe Keroslian lui a alors proposé «de venir demain matin (ce matin, NDLR) pour prendre rendez-vous». Encadrée par deux policiers municipaux et le directeur du cabinet, la jeune femme a été reconduite manu militari à l’extérieur de la salle du conseil. Le maire d’Onet a alors accusé l’opposition d’instrumentaliser la question de la Baleine.

«Vous savez très bien que quand elle parle du budget principal, alors que le budget de la Baleine n’est pas prêt, c’est pour mettre le feu aux poudres», a rétorqué Jean-Philippe Keroslian dont les propos ont été accueillis par des huées provenant du public.

Fabrice Geniez a repris la parole, ensuite, pour tenter d’arriver au bout de son raisonnement avant d’interpeller directement Jean-Philippe Keroslian en lui disant «qu’un maire doit aimer sa ville. Il n’est pas élu pour la dénigrer. Il n’est pas élu pour la salir». Jean-Philippe Keroslian a ensuite voulu répondre point par point à l’argumentaire de Fabrice Geniez, qui l’a à son tour régulièrement interrompu.