Michel Poisson : "La Coupe récompense les clubs qui ont une âme"

  • Pour Michel Poisson, "le secret, ce sont les valeurs humaines."
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Mathieu Roualdés

Pour Michel Poisson, un joli parcours en Coupe de France pourrait permettre au Raf de viser la montée en championnat.

Alors que le Raf affronte ce soir Castanet (CFA2) en Coupe de France, rencontre avec Michel Poisson. L'emblématique entraîneur de l'épopée 1991 nous livre quelques-uns de ses secrets.  

Existe-t-il une recette miracle pour réaliser un joli parcours en Coupe de France ?

Le secret, ce sont les valeurs humaines. La Coupe de France récompense souvent les clubs qui ont du cœur, une âme. Malheureusement, le récent accroc du Raf avec Jérémie Roumégous ne va pas en ce sens... Cet incident a bafoué les valeurs du club et j’espère qu’il ne pèsera pas sur l’aventure. Car cette histoire n’est pas si négligeable qu’on veut bien le dire. En tant qu’amoureux du club, cela m’a fait très mal.

Ces valeurs humaines étaient-elles au centre de votre épopée en 1991 (demi-finale à Marseille) ?

Oui, la Coupe nous a tous soudés. Et surtout, elle a créé des liens d’amitié extrêmement forts entre nous. Aujourd’hui encore, on a plein d’étoiles dans les yeux quand on se voit. Pourtant, au départ, ce n’était pas gagné. On avait eu beaucoup de mal à passer notre premier tour. Mais après celui-ci, les joueurs avaient décidé de se laisser pousser la barbe jusqu’à notre élimination...

C’est une anecdote mais je pense que cela a créé quelque chose entre eux. Car après, on se sentait invincible tellement nous étions soudés. Chacun donnait tout pour l’autre et on parvenait à se transcender. C’était magique. Moi, j’étais juste spectateur. D’ailleurs, j’ai toujours conservé ma moustache même si certains voulaient me la couper et y faire pousser une barbe à la place (rires).

La Coupe, ça appartient aux joueurs et aux spectateurs avant tout. Certains disent qu’un parcours en Coupe peut avoir des répercussions négatives sur le championnat, est-ce votre avis ?

Pas du tout ! Que les clubs de haut niveau le disent, c’est vrai. Car ils jouent énormément de matches, avec la coupe d’Europe, la coupe de la Ligue et autres. Mais pour un club comme Rodez, c’est une extraordinaire opportunité. Il peut créer un engouement avec la Coupe et viser la montée en championnat ensuite. Si vous regardez bien, outre 1991, on a toujours fait de bons parcours à l’époque.

Et ce n’est pas étranger à nos montées en Division 2. Laurent Peyrelade dit qu’il faut prendre les matches de Coupe comme ceux de championnat. Est-ce votre avis ?

C’est tout à fait vrai car il faut la même rigueur. Mais après, comme je l’ai dit, l’entraîneur est plutôt spectateur en Coupe. C’est surtout pour les joueurs car, eux, ils peuvent réaliser leurs rêves de créer un exploit face à un « gros ». Puis, c’est très important pour les spectateurs et l’entourage également. Moi, en tant qu’entraîneur, ce qui m’a le plus marqué, ce sont les montées. Mais personne ne m’en parle ! On ne se souvient que de l’aventure de 1991.

Revoir Rodez en demi-finale, est-ce un rêve ?

On a tous envie que l’histoire se répète. La Coupe de France, c’est la force d’un rêve. Quand vous avez dit ça, vous avez tout dit ! N’y a-t-il pas des côtés négatifs à réaliser un tel parcours malgré tout... Si, car vous êtes propulsés dans la lumière. Et ça attire tous les imprésarios de ce sport... C’est le grand danger. Car c’est souvent lors de ce genre de parcours que le côté mégalomane des dirigeants ressort.

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