Laissac-Sévérac l'Église. Jardinage : en Aveyron, le naturel revient au galop

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  • Quentin Lebbe et Julien Berthier dans leurs serres du Colombier.
    Quentin Lebbe et Julien Berthier dans leurs serres du Colombier. José A.Torres
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Christophe Cathala

Il n’est jamais trop tard, malgré une météo peu favorable pour relancer son jardin. A Laissac, Quentin et Julien s’emploient à faire face à une "surconsommation" perceptible en ce mois de juin.

Avril a tenu ses promesses, mais le mois de mai a douché les espoirs avec le froid et la pluie qui ont contrarié le printemps et le retour à la nature. "Mai est un mois à ne pas louper, on peut réaliser près de la moitié du chiffre d’affaires de l’année à cette période, avance Julien Berthier. Et durant quinze jours, la consommation s’est faite au ralenti. Mais on a sauvé les meubles dès après les saints de glace, à la mi-mai… Et la fête des mères a fait de la place dans les rayons".

Printemps en dent de scie, la saison se joue en juin

En fait de meubles, ce sont les plants, fleurs, fruits, herbes aromatiques, légumes et arbustes qui composent l’univers des Serres du Colombier, à mi-chemin entre Laissac et Sévérac-l’Église, nouveau royaume de Julien Berthier et Quentin Lebbe. Les deux amis ont repris l’affaire tenue jusqu’alors par Isabelle Rozière et ont travaillé tout l’hiver à préparer leur 1 300 m2 de serres pour un printemps qui a peiné à convaincre la clientèle, particuliers comme collectivités, de se lancer dans les plantations. Et ce, d’autant "que les foires agricoles n’ont pas été au rendez-vous cette année" et que ce sont bien souvent elles qui incitent à creuser le jardin.

"Si cette année est un peu en dents de scie après les records de vente de 2020", juin sera le juge de paix. "On espère tenir le retour du soleil et de la chaleur jusqu’à la fête des pères cette fois. Que juin soit comme fin mai, c’est tout ce que l’on demande car c’est là que la saison se joue", plaide Julien Berthier.

En ligne de mire, les vacanciers et les propriétaires de résidences secondaires qui ne vont pas tarder à arriver, friands de fleurs plus que de légumes du potager, à l’exception des salades, "véritable fil rouge d’une serre".

De l’insolite et de l’exotique

"De toute façon ont peut toujours planter en juin, l’essentiel est de ne pas oublier d’arroser", poursuit Julien Berthier qui doit désormais jongler avec une "surconsommation" que les fournisseurs ont du mal à livrer, surtout en pépinière…

D’autant que les goûts de la clientèle évoluent au fil des générations : les géraniums et leurs cousins ont moins la cote, quand palmiers et oliviers (venus en âge adulte du nord de l’Espagne pour mieux s’adapter au climat aveyronnais), et les espèces insolites gagnent du terrain, comme cette plante à goût d’huître (mertensia maritima) carrément bluffante ou cette autre dont les feuilles se mangent également et libèrent un goût de… camembert. Aromatiques exotiques, plantes répulsives ont donc le vent en poupe, il faut suivre les tendances, ce que font Quentin et Julien qui implanteront des colonies de coccinelle dès l’an prochain pour lutter contre les pucerons. Les deux associés veulent mener leur activité tout au long des quatre saisons de l’année. Au climat de suivre l’air du temps qui leur est déjà, de toute évidence, favorable.

Le pouvoir des fleurs aura été plus fort que tout pour Quentin et Julien qui ont franchi le pas en décembre dernier : l’horticulture, "une passion de longue date", leur tendait les bras, et le démon de la quarantaine a fait le reste. Tous deux Aveyronnais, ils ont quitté leur boulot pour reprendre les serres d’Isabelle Rozière désormais à l’enseigne du Colombier, "parce qu’on voulait une entreprise à nous". Quentin Lebbe a exercé son BEP de vente chez Magasin Vert (Unicor), et a suivi une formation à la chambre d’agriculture. Julien Berthier a travaillé durant vingt ans à Centre Presse, responsable de l’animation des ventes, puis à l’échelle du groupe (Midi Libre), notamment en Aveyron, en Lozère et à Montpellier, en charge des partenariats et du marketing événementiel.

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