Rodez. Elections législatives en Aveyron : Stéphane Mazars, un sortant en pole position

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  • Neuf candidats, mais tous ne sont pas au rendez-vous d’une vraie campagne.
    Neuf candidats, mais tous ne sont pas au rendez-vous d’une vraie campagne. J.A.T. - José A. Torres
Publié le
Christophe Cathala

Sur la première circonscription, près de 78 000 électeurs répartis à parité entre l’agglomération ruthénoise et le Nord-Aveyron ont le choix entre 9 candidats. La dynamique imprimée par la présidentielle en Aveyron donne au député sortant une tête d’avance…

Qui pourra battre Stéphane Mazars ? Poser la question en ces termes ne saurait amoindrir au préalable les chances de ses challengers, mais elle reflète ce que bon nombre d’observateurs politiques s’accordent à avancer. Cinq ans d’exercice et une présence marquée sur le terrain incarnent un candidat qui a manifestement réussi la synthèse entre la région ruthénoise et les plateaux du Nord-Aveyron, deux territoires dissemblables, mais labourés avec la même constance par l’ancien adjoint ruthénois, natif de Laguiole.

Certes, le premier quinquennat d’Emmanuel Macron a laissé des traces et une défiance accrue de la part de certaines franges de la population, qui échappait à l’électorat de 2017, épris de renouvellement politique. Mais le premier tour de la présidentielle 2022 le plaçait bien en tête en Aveyron : la dynamique existe donc encore et ne demande qu’une confirmation.

Un novice à gauche

En 2022, la gauche unit les forces qu’elle dispersait au précédent scrutin, non sans quelques grincements. Est-ce suffisant pour, de l’écologie à la France insoumise en passant par le PS et le PC, ravir le siège au député sortant ? Les 17,08 % que Mélenchon, figure tutélaire de la Nupes, a affichés en Aveyron à la dernière présidentielle, laissent augurer une dynamique nouvelle. Mais en confiant au tout jeune Léon Thébault, militant EELV, novice, mais enthousiaste et opiniâtre il est vrai, l’étendard de la course au titre, la Nupes reconnaît implicitement qu’elle confère un galop d’essai à son candidat plus qu’un espoir de renverser la table, comme ce pourrait être le cas dans la deuxième circonscription.

Le Rassemblement national vu de loin

Côté Rassemblement national, on surveillera les poussées éruptives dans certaines urnes du Nord-Aveyron, enclines parfois à révéler un fort vote protestataire. Ce que réfute la candidate Julia Plane, qui suit la campagne depuis Lunel où elle est élue (commune et Région) et préfère parler de la "montée visible d’un vote d’adhésion ".

Elle ne serait pas démentie par le score de Marine Le Pen au premier tour en avril dernier, les Aveyronnais conférant à la cheffe de file du Rassemblement national, une honorable deuxième place avec 19,11 %.

À surveiller, même si l’absence de réelle incarnation de la candidate en Aveyron peut amoindrir le vote Le Pen.

Candidatures de témoignages

C’est le cas pour d’autres formations. Au bal des prétendants on retiendra ainsi cette valse des étiquettes, plus au moins identifiées, concernant ceux qui épousent en politique des candidatures de témoignage, plus que des ambitions d’Assemblée. On peut voter pour Jean Lassalle pour sa personnalité, et ne pas suivre Antoine Da Cruz qui porte son projet. Idem pour Dupont-Aignan représenté par Jean-Philippe Armet ou pour Zemmour, porté en Aveyron par Godefroy Bes de Berc. On peut aussi choisir par conviction animaliste (ou pied de nez au scrutin) la candidate Marie-Françoise Dumay.

Mention spéciale toutefois à Arlette Saint-Avit, inlassable candidate de Lutte ouvrière, ce qui mérite un coup de chapeau. Ce n’est pas de tous ses côtés que l’on verra arriver les surprises.

Les Républicains, carte maudite ?

En revanche, on s’attardera sur la droite traditionnelle, celle qui, pour ne parler que de la Cinquième république, a donné à l’Aveyron le siège de député de la première circonscription durant 64 ans. La dynamique Magali Bessaou, gourmande de politique et de terrain, fera-t-elle mentir l’effondrement national des Républicains sur ce territoire qui, jusqu’en 2017 affichait une stabilité linéaire au gaullisme social ? Elle veut reprendre pour la droite cette circonscription qui lui a été si longtemps fidèle. Mais il est probable qu’elle souffre d’un contexte national qui plombe sa famille politique, contexte qui, a contrario, avait favorisé indéniablement (sous l’étendard Macron) Stéphane Mazars il y a cinq ans… Et peut-être encore aujourd’hui.

Mobiliser avant tout

Quoi qu’il en soit, les cartes sont rebattues pour Les Républicains et imposent de ferrailler non tant pour convaincre sur un projet que pour ancrer dans l’esprit des électeurs sa propre capacité à les représenter.

Alors, Mazars indéboulonnable ? Nul ne s’y avance fermement. D’autant que le candidat redoute avant toute chose l’absence de mobilisation de son électorat, convaincu que les jeux sont faits.

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