REPLAY. Élisabeth Borne a répondu aux lecteurs de Centre Presse Aveyron : revivez leurs échanges

  • Plus d'une heure d'échanges entre la Première ministre et un panel d'Aveyronnais.
    Plus d'une heure d'échanges entre la Première ministre et un panel d'Aveyronnais. Centre Presse Aveyron - José A.Torres
  • Elisabeth Borne est face aux lecteurs de Centre Presse Aveyron ce vendredi.
    Elisabeth Borne est face aux lecteurs de Centre Presse Aveyron ce vendredi. Centre Presse Aveyron - Alexia Ott
  • Elisabeth Borne rencontre les lecteurs de Centre Presse Aveyron ce vendredi.
    Elisabeth Borne rencontre les lecteurs de Centre Presse Aveyron ce vendredi. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Pour conclure sa visite en Aveyron, ce vendredi 7 avril 2023, Elisabeth Borne répond aux lecteurs de Centre Presse Aveyron. Suivez les échanges avec la Première ministre en direct.

Ce qu'il faut savoir

  • Elisabeth Borne est en déplacement en Aveyron, ce vendredi 7 avril 2023, pour évoquer les initiatives territoriales pour améliorer l'accès aux soins des Français.
  • La visite de la Première ministre a démarré à Salles-Curan, dans la matinée. Elle a échangé avec des professionnels, dans la maison de santé du village.
  • La cheffe du gouvernement termine sa journée à Rodez. Après avoir visité l'hôpital à la mi-journée, elle rencontre des lecteurs de Centre Presse Aveyron

 

 

C'est la fin de ce live

Le temps d'échanges entre Elisabeth Borne et les lecteurs de Centre Presse Aveyron est terminé. Merci d'avoir suivi ce live.

Naïs Bessaguet, 22 ans, étudiante en 3e année de l'EGC Rodez

Question : "On a vu que Rodez avait été classée 12e meilleure ville de France où il fait bon vivre. Mais pour les jeunes, on n'a pas assez de formations post-bac, ce qui pousse beaucoup de personnes à partir dans les autres grandes villes avec un coût de la vie plus important. Cela renforce la précarité étudiante. Comment inciter les jeunes à étudier dans les villes moyennes ?"

Réponse d'Elisabeth Borne : "Tout le monde est en train de redécouvrir la qualité de vie en ville moyenne notamment, voire en ruralité, depuis le Covid-19. Je suis parfaitement d'accord, il faut permettre aux jeunes de découvrir cette qualité de vie. Nous avons justement signé un contrat avec le maire de Rodez pour construire un internat à destination des étudiants en formation dans le milieu de santé. C'est ce type d'initiative qui va déjà donner envie aux jeunes de rester ici."

Elodie Gardes, 49 ans, maire de Lassouts depuis 2008

Question : "Je suis maire d'une petite commune rurale. En ruralité, c'est un monde sans doute à part. C'est une commune de 300 habitants, avec une école en classe unique et une enseignante. Mais on a le sentiment qu'on est petit et qu'on disparaît. La mairie est pourtant le premier échelon de proximité".

Réponse d'Elisabeth Borne : "Depuis ce matin, je vois beaucoup de bon sens en Aveyron, comme à la maison de santé de Salles-Curan. C'est une chance de voir des élus locaux et de voir des gens qui s'engagent, c'est ce qui fait tenir le pays. Donc bravo. Les habitants ont besoin de savoir où s'adresser quand ils ont une difficulté, et les maires en proximité apportent cette première réponse. Donc on veut retravailler le statut d'élu, pour qu'il soit plus protecteur. Par rapport à ce que vous évoquiez aussi en matière de services, c'est aussi important qu'on puisse vous aider en ingénierie. Dans vos projets, l'Etat souhaite simplifier et apporter du soutien aux petites communes. Pour les services publics, le président de la République l'avait maintenu après la crise des gilets jaunes : il faut les maintenir."

Ghislain Anglade, 40 ans, boulanger à Rodez

Question : le niveau de l'inflation a été difficile à gérer en 2022. Pensez-vous que cela va durer longtemps, ce yoyo du prix ?

Réponse d'Elisabeth Borne : "Tout ne relève pas de moi (rires). On peut vraiment se dire que sur l’énergie, on a passé un choc énorme : le choc provoqué par l’arrêt de la vente de gaz par la Russie à l’Europe a été considérable. Cela a fait flamber les prix du gaz, et ça a aussi fait exploser les prix de l’électricité. C’est arrivé au moment où une partie de notre parc nucléaire, qui normalement est un atout important et c’est l’électricité décarbonée et pas chère, une partie, pour des raisons diverses, était à l’arrêt. On a de bonnes raisons de penser que de ce côté-là, cela va être beaucoup plus stable à l’avenir. Que chacun soit conscient qu’on a mis en place des aides énormes : à la fois pour nous tous, les citoyens, et pour les entreprises. Pour l’année 2023, ce sont 46 milliards d’euros pour protéger les Français et les entreprises de la flambée des prix de l’énergie. On espère que ça va se calmer, on a de bonnes raisons de le penser. Toutes les matières premières coûtent plus cher. Il y a eu le redémarrage après la crise du covid, l’économie était à l’arrêt, tout est reparti en même temps. Les chaines d’approvisionnement sont compliquées et ont mis du temps à se remettre en marche, la demande était plus importante et ça a fait monter les prix. C’est en train de se calmer, de se stabiliser sur beaucoup de matières premières. On discute avec les industriels de faire un effort sur ces marges, on leur a aussi demandé d’accepter de renégocier avec la grande distribution, parce que les prix des matières premières ont rebaissé. On veut que le consommateur en bénéficie le plus vite possible."

Laurent Treille, 55 ans, éleveur au sein de son EURL "Le Théron"

Question : Les coûts financiers sont de plus en plus importants. Avec l’inflation, il y a de plus en plus de charges administratives. Vous aviez dit que vous les réduiriez, ce n’est pas du tout le cas... Les produits importés également, chaque fois, ça me coute. Tout ce que vous mettez en place, ça nous coûte, ça se rajoute aux coûts de production. Financièrement, même si on est monté en gamme, les gens ne peuvent pas acheter...

Réponse d'Elisabeth Borne : "On demande que les régions du monde avec lesquelles on peut avoir des accords respectent les objectifs fondamentaux, notamment climatiques. On ne peut pas demander aux agriculteurs en France de ne pas utiliser certains produits phytosanitaires et faire venir des produits qui en ont utilisé. On est déterminé à ajouter des clauses miroir. Tous les agriculteurs européens on les mêmes préoccupations. On avait relancé la démarche de comité de révision des normes. On a besoin de travailler très étroitement avec la profession et on a plaidé pour un droit à l’erreur sur la nouvelle politique agricole commune. On a bien intégré ce droit. Je partage la préoccupation, on en parlait pour les soignants, ça vaut pour les agriculteurs.. Ce n'est pas toujours simple de simplifier... En complément, dans le monde compliqué dans lequel on est, il est important que les chambres d’agriculture jouent bien leur rôle de conseil auprès des agriculteurs. Il y a aussi d'autres voies pour favoriser les produits de qualité. Il existe l'obligation, dans la restauration collective, d’avoir 50 % de produits bio, de qualité, de produits locaux. Cela n’est pas mis en œuvre. Les collectivités nous disent que c'est compliqué. Une bonne façon d’encourager produits, c’est qu’on applique cette obligation dans la restauration collective."

Fabien Burguière, 31 ans, chef d'entreprise et créateur de "T-shirt propre"

Question : Après 7 ans de travail acharné, on a achevé la relocalisation du premier T-shirt 100 % fabriqué en France et transformé sur le territoire. Tout va bien pour nous, mais depuis ce matin on a un gros problème. Les premiers retours que j'ai : le produit se vend à 65 euros à prix de vente, et avec des marges réduites pour nous. Et malgré tout, mes clients n'ont pas les moyens de payer leur propre fabrication. Pourquoi n'y a-t-il pas plus d'aides pour consommer plus local ?

Réponse d'Elisabeth Borne : "On fait tout pour changer de modèle de consommation. On a fait une loi anti-gaspillage pour l'économie circulaire, pour sortir d'une mauvaise spirale qui est celle dans laquelle il faut que tout soit moins cher."

Fabien Burguière : "Mais le problème est que les gens me disent qu'ils n'ont pas les moyens de consommer local, et ils en ont la volonté pourtant. Le problème est qu'entre un t-shirt à 2 euros fabriqué à l'autre bout du monde, et notre t-shirt à 65 euros, on n'est pas taxé de la même façon...

Réponse d'Elisabeth Borne : "Il y a des cotisations sociales et des impôts qui servent à payer notre modèle social. Il y a beaucoup d'allègements de charges, mais on présente un budget, chaque année, qui est rarement en bénéfices, et plutôt en déficit. Notre première réponse est arrivée lors du précédent quinquennat, c'est une taxe carbone aux frontières pour ne pas faire des efforts en France tout en se faisant concurrencer par des produits qui viendraient d'ailleurs, comme en Asie dans les usines à charbon."

Sylvie Chauchard, 52 ans, responsable de qualité et gestion des risques au centre de soin de suite et réadaptation (SSR) de Ceignac 

Question : Qu'est-ce-que vous allez nous proposer pour qu’on retrouve ce sens de travail ? Parce qu'il ne faut pas épuiser cette ressource d’envie d'être là pour nos patients. On essaie de se spécialiser, mais des fois, on manque de repère, on a l'impression de ne pas être serein pour notre avenir car nous n'avons pas de vision concrète du terrain...

Réponse d'Elisabeth Borne : "Notre responsabilité, c'est de vous permettre d'exercer pleinement votre métier en n’ayant pas de tracas. Notre première réponse, c'est de libérer les médecins soignants de ces démarches administratives. En ville, c’est permettre, d’ici la fin de l’année prochaine, de recruter 10 000 assistants médicaux. Ce sont des gens qui vont permettre aux médecins de se consacrer au cœur de leur rôle, c'est-à-dire soigner des gens et ne pas remplir des formulaires ou faire des papiers. Au sein de l’hôpital, on veut aussi arriver à changer les organisations pour libérer du temps aux soignants. Cela passe par des organisations à taille humaine où on prend mieux en compte le collectif de travail que sont les soignants, être plus attentifs, avoir des plannings à l’avance... Il est important de donner cette capacité à articuler sa vie professionnelle avec sa vie personnelle. On a à cœur de redonner de l’attractivité au métier de soignant. C'est une réflexion en cours avec les professionnels pour permettre de vrais parcours professionnels. Il est important de donner des perspectives à chacun. Il faut qu’on facilite la vie quotidienne des soignants en se préoccupant de leurs conditions de logement. Je suis impressionnée par ce que j’ai vu en Aveyron, tant dans la maison de santé rurale qu'à l'hôpital. Il y a vraiment un enjeu, une question d'enthousiasme et de fierté qu’on peut avoir quand on a du nouveau matériel, des services performants, ça donne de la fierté. Dans le cadre du Ségur de la santé, il y a beaucoup d’investissements pour équiper les hôpitaux."

Naïs Bessaguet, 22 ans, étudiante en 3e année de l'EGC Rodez

Question : C'est vrai que nous les jeunes, on dirait que nous ne sommes pas amenés à nous poser la question de la retraite, mais on voit comment le sujet touche nos proches. Est-ce qu'on doit déjà se préparer à la retraite et anticiper ?

Réponse d'Elisabeth Borne : "Il est important de comprendre que l'on partage un modèle social unique en France. On a un très beau système de santé, quand quelqu'un est malade, il est pris en charge. Et au cœur de notre système se trouve le système par répartition, qui se base sur la solidarité entre les Français. C'est quelque chose de très fort. Comme le nombre d'actifs baisse par rapport aux retraités, cette réforme est nécessaire pour conserver notre système de solidarité".

Elisabeth Borne défend sa réforme des retraites devant les lecteurs de Centre Presse Aveyron #Rodez #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/nta0AgINg8

— CentrePresseAveyron (@CPAveyron) April 7, 2023

Contexte social tendu

Pour rappel, Elisabeth Borne est allée visiter la maison de santé de Salles-Curan dans la matinée, puis s'est rendu au centre hospitalier de Rodez. Entre 250 et 300 manifestants étaient rassemblés à Bourran dans ce contexte social tendu, au lendemain de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

A lire aussi : Élisabeth Borne en Aveyron : entre 250 et 300 manifestants prêts à recevoir la Première ministre à l'hôpital de Rodez

Quelques manifestants bloquent encore le mail se Bourran après le départ de la Première ministre @Elisabeth_Borne de l’hôpital de #Rodez où elle était en visite. pic.twitter.com/TUQHN6XX27

— CentrePresseAveyron (@CPAveyron) April 7, 2023

Elisabeth Borne à Centre Presse Aveyron

Bonjour et bienvenus sur notre direct, la Première ministre Elisabeth Borne sera bientôt dans les locaux de Centre Presse Aveyron pour répondre aux questions de nos lecteurs. Au programme : réforme des retraites, santé, difficultés de recrutement, agriculteur, réalités en milieu rural, énergie, TPE...

Nous allons vous faire suivre en direct les échanges entre la Première ministre et les Aveyronnais.

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