Athlétisme : en vue des Jeux olympiques, la Millavoise Jöna Aigouy met le cap sur la Nouvelle-Calédonie

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  • A 24 ans, l’Aveyronnaise ouvre une nouvelle page de sa carrière.
    A 24 ans, l’Aveyronnaise ouvre une nouvelle page de sa carrière. Centre Presse - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour

Pour cette nouvelle saison, l’athlète millavoise change de camp d’entraînement. La lanceuse de javelot s’installe dans l’hémisphère Sud et compte participer à des meetings internationaux pour obtenir sa qualification aux Jeux olympiques 2024.

Le chemin le plus court entre le Var et Paris ne passe pas par la Nouvelle-Calédonie. C’est pourtant cette trajectoire qu’espère empruter Jöna Aigouy. La lanceuse de javelot, lauréate cette année de son deuxième titre de championne de France élite, quitte le Creps de Boulouris, près de Fréjus, où elle s’entraînait depuis plusieurs années.

Elle va mettre le cap sur Nouméa, afin de rejoindre une nouvelle structure d’entraînement. Et avec toujours en tête l’objectif de participer aux Jeux olympiques de Paris, en 2024.

"L’année du changement"

La Millavoise évoluera désormais sous les ordres d’Eric Reuillard. Cet ancien perchiste s’occupe déjà d’un lanceur du javelot, le Wallisien Felise Vahai Sosaia, qui a participé aux championnats du monde en août. Le groupe d’entraînement comprend aussi la jeune Loan Ville, l’un des grands espoirs français sur 400 mètres haies.

"On va former un groupe de travail à quatre, j’ai hâte de les retrouver", avance l’Aveyronnaise. Elle n’aura pas à patienter bien longtemps, puisque son voyage vers les antipodes est prévu vendredi 22 septembre.

Il ne s’agit pas de la seule nouveauté de la rentrée pour Jöna Aigouy. Elle change aussi de club, en quittant Balma pour Amiens. "C’est l’année du changement", résume-t-elle en souriant. "J’en avais besoin pour effacer l’épisode de ma blessure et m’ouvrir un peu plus au monde".

Stage en Finlande

En mai 2022, la lanceuse a été victime d’une rupture du ligament antérieur d’un genou. Pendant sa longue convalescence, elle a pu "sortir de sa routine de sportive de haut niveau, notamment en côtoyant le corps médical", indique-t-elle. "Et maintenant que je suis un peu plus ouverte, je n’ai pas envie de retourner dans mon ancien monde".

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A 24 ans, la Millavoise effectue aussi la démarche de se confronter à d’autres expertises afin de poursuivre sa progression. Avant de se rendre en Nouvelle-Calédonie, elle effectue en ce moment un stage en Finlande, le pays du javelot. Elle travaille avec l’ancien entraîneur national Kari Ihalainen, qui a dirigé de nombreux médaillés internationaux au cours de sa carrière.

Des meetings en Australie et au Japon en vue

Son départ en Nouvelle-Calédonie correspond aussi à une stratégie en vue de se qualifier aux Jeux olympiques. "J’espère participer à des meetings en Australie et au Japon qui me permettront d’aller chercher des points pour améliorer mon classement mondial", explique-t-elle. "Le plan est de rentrer en Europe en mai, de nouveau pour faire la tournée des meetings".

Avec comme aboutissement espéré une participation aux Jeux olympiques au mois d’août.

Une cagnotte de près de 34 000 € et de nouveaux sponsors

Jöna Aigouy a fait parler d’elle cet été, et pas seulement en raison de son titre de championne de France élite. Il a été question d’économie et de débrouille, lorsque la Millavoise a lancé en août une cagnotte participative sur internet, afin de financer sa saison à venir. Contrainte également de vendre certains de ses meubles et de faire des petits boulots, son histoire a été reprise par de nombreux médias nationaux, puisqu’elle interroge sur les difficultés rencontrées par de nombreux sportifs de haut niveau en France.

La situation de l’Aveyronnaise s’est toutefois améliorée, car cette médiatisation a attiré de nouveaux partenaires. En plus de Boissière et fils, elle est soutenue désormais par une autre entreprise du Sud-Aveyron, Léonie, et est devenue ambassadrice de la ville de Millau et de la communauté de communes. Des sponsors nationaux sont aussi venus vers elle : Invivo, Paviot équipement et SLAM acoustique.

En outre, sa cagnotte participative lui a permis de rassembler près de 34 000 euros à l’heure actuelle (elle est toujours ouverte). "J’ai une chance énorme de bénéficier de tout cela, car je sais que d’autres athlètes qui ont lancé des cagnottes n’ont pas réussi à récolter autant d’argent, commente-t-elle. Voir tous ces gens à fond derrière moi me donne encore plus de force".

Par ailleurs, l’Aveyronnaise a rejoint le club d’Amiens, afin de bénéficier d’un meilleur soutien. "Je cherchais un club qui avait une politique de soutien et de développement des athlètes de haut niveau. À Balma (son club lors des sept dernières années, NDLR), ce n’était plus trop le cas", dit-elle. Ces nouvelles aides doivent permettre à Jöna Aigouy de financer sa participation à des meetings internationaux, passage obligé pour obtenir une qualification aux Jeux olympiques.

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