Disparition de Lina : et si la clé se trouvait dans l'analyse des téléphones ciblés par les enquêteurs

  • Lina reste introuvable depuis le 23 septembre 2023.
    Lina reste introuvable depuis le 23 septembre 2023. Facebook - Gendarmerie nationale
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Parmi les nombreux outils qu'exploitent les enquêteurs chargés d'élucider la disparition de Lina, adolescente de 15 ans, entre La Plaine et Saint-Blaise-la-Roche, dans le Bas-Rhin, le 23 septembre 2023, l'analyse de la téléphonie pourrait être un élément décisif, malgré l'ampleur de la tâche.

Ce qu'il faut savoir de l'affaire Lina

  • Lina, 15 ans, est portée disparue depuis le 23 septembre 2023 à La Plaine, dans le département du Bas-Rhin
     
  • Ce 23 septembre 2023, elle se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche pour aller prendre un train qui devait la conduire jusqu'à son petit ami, Tao. Elle n'est jamais monté à bord
     
  • Le portable de Lina a cessé de borner à 11 h 22 juste après avoir envoyé un dernier message à son petit ami
     
  • L'enquête a pris une autre tournure avec l'ouverture d'une information judiciaire "pour enlèvement et séquestration"

Lina, 15 ans, est portée disparue depuis le 23 septembre 2023, dans le Bas-Rhin. Toute trace de l'adolescente a été perdue entre son domicile, le hameau de Champenay, commune de La Plaine, où elle vit avec sa maman, et la gare de Saint-Blaise-la-Roche, où elle devait prendre le train de 12 h 03 en direction de Strasbourg.

Elle n'y est jamais arrivée. La jeune fille a disparu le long de ces 2,9 km de trajet séparant les deux lieux. Un trajet qu'elle effectuait à pied.

L'analyse des téléphones portables

Si les enquêteurs, désormais constitués en cellule d'enquête régionale, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "enlèvement et séquestration", s'intéressent de près à son itinéraire, un autre élément clé dans le dossier, reste la téléphonie.

Le portable de Lina introuvable, celui de Tao étudié

L'étude des téléphones portables pourrait s'avérer être décisive dans ce genre d'affaire. À ce jour, on sait que le téléphone de Lina a cessé d'émettre à 11 h 22 ce samedi 23 septembre 2023. Juste avant, elle aurait envoyé un message avec une vidéo à son petit ami, Tao, qu'elle partait justement rejoindre.

Depuis, le téléphone du jeune homme est entre les mains des gendarmes.

Trois pylônes dans le rayon des 2,9 km

Dans le cas de la disparition de Lina, les enquêteurs se sont rapprochés des opérateurs téléphoniques afin de pouvoir analyser les données transmises et émises par les portables qui se trouvaient dans la zone au moment des faits mais aussi avant et après. 

Si les enquêteurs ne peuvent pas s'appuyer sur le téléphone de Lina qui n'a pas été retrouvé, en revanche, ils ont les moyens techniques de pouvoir vérifier les applications fréquentées par l'adolescente sur les réseaux sociaux.

Selon le site de comparaison de forfaits mobiles, Ariase, trois pylônes sont installés dans le secteur où Lina a disparu : un se trouve à Fouday, un deuxième à Colroy-la-Roche et un troisième à La Plaine, la commune dont est originaire Lina.

Souvent, le rayon est élargi au-delà pour ratisser plus largement.

Chaque numéro vérifié

Comme l'explique BFMTV, chaque numéro fait l'objet, en théorie, d'une vérification. "À qui appartient la ligne ? Cette personne habite-t-elle les environs ? Pour quelle raison se trouvait-elle dans le secteur ? Est-elle inscrite au fichier des délinquants sexuels ? Apparaît-elle dans d'autres affaires ?". Autant de questions qui peuvent aussi faire avancer les enquêteurs dans leur cheminement.

Les émetteurs et récepteurs permettant de passer vos appels téléphoniques, d'envoyer de messages écrits ou de vous connecter à internet, sont accrochés aux pylônes.  

Un travail de fourmi

"Dès qu'il y a une activation, les informations sont enregistrées par les opérateurs avec la référence de carte SIM utilisée et le numéro IMEI, unique, du téléphone. Ces informations sont conservées pendant un an", explique RTL.

En cas de requête judiciaire, comme c'est le cas dans l'affaire Lina depuis l'ouverture de l'information judiciaire pour "enlèvement et séquestration", les données sont fournies aux services de police ou de gendarmerie. "Cela permet, a posteriori, de savoir quels téléphones étaient dans une zone donnée à un moment, c'est ce qu'on appelle le bornage".

Dans le cadre du dossier Lina, on ne sait pas combien de téléphones portables ont borné à ce jour. Une donnée, contrairement à la disparition du petit Emile, 2 ans, le 8 juillet 2023 au Haut-Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence,  qui a été précieusement gardée secrète.

Seule certitude, c'est qu'il s'agit d'un travail de longue haleine.

1 600 appels analysés dans l'affaire Emile

Dans la disparition du petit Emile dans les Alpes-de-Haute-Provence, les gendarmes ont recensé 1 600 téléphones qui ont borné dans une large tranche horaire autour de sa disparition. Les analyses sont toujours en cours.

Le bornage téléphonique déterminant dans l'affaire Arthur Noyer

Comme le rappelle encore RTL, le bornage téléphonique avait payé en 2017, dans la résolution du meurtre du caporal Arthur Noyer, l'une des victimes de Nordahl Lelandais

"Les bornages avaient permis d'établir que le téléphone du caporal et celui de Nordahl Lelandais avaient activé les mêmes cellules sur un long trajet cette nuit-là". 

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