Guerre Israël-Hamas : plus de 100 morts lors d'une distribution d'aide humanitaire à Gaza, les deux camps ont leur version du drame

Emmanuel Macron a exprimé sa "profonde indignation" et sa "ferme réprobation" après que des civils palestiniens ont été tués jeudi 29 février 2024 dans la bande de Gaza lors d'une distribution d'aide humanitaire. Le président français réclamant que la "vérité" soit faite sur cet incident. 

Les autorités sanitaires de l'enclave palestinienne, assiégée depuis près de cinq mois par l'armée israélienne en représailles à l'attaque du Hamas du 7 octobre, ont accusé les soldats de Tsahal d'avoir ouvert le feu sur la population, faisant plus de 100 morts et 280 blessés. Israël a démenti.

"Profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza où des civils ont été pris pour cible par des soldats israéliens", a écrit Emmanuel Macron sur le réseau social X dans la nuit de jeudi à vendredi. "J'exprime ma plus ferme réprobation envers ces tirs et demande la vérité, la justice et le respect du droit international", a-t-il ajouté.

Évoquant une situation "dramatique" dans la bande de Gaza, le président français a rappelé que "toutes les populations civiles doivent être protégées". "Un cessez-le-feu doit être mis en place immédiatement pour permettre à l'aide humanitaire d'être distribuée".

Plus tôt, le ministère français des Affaires étrangères a demandé que la lumière soit faite sur les informations faisant étant de la mort de dizaines de civils gazaouis lors d'une distribution d'aide dans l'enclave. Le dernier bilan des autorités sanitaires de la bande de Gaza fait état de plus de 30 000 tués et plus de 70 400 blessés depuis le début de l'offensive israélienne, qui a ravagé l'enclave, déplacé plus de la moitié des 2,3 millions d'habitants et provoqué une catastrophe humanitaire.

Les versions du drame données par les deux camps

Les faits se sont produits dans le nord de Gaza. Les Palestiniens désignent le drame comme "Le massacre de la farine", alors que des milliers de personnes étaient rassemblées dans l'espoir de bénéficier de la distribution d'aide alimentaire. Cette population qui ne possède plus rien se serait ruée vers le convoi d'aide alimentaire, a rapporté l'ONU. En ce qui concerne la suite, la version des faits est différente du côté israélien ou du côté palestinien.

Le Hamas communique que l'armée israélienne aurait ouvert le feu sur la foule. Un témoin raconte à Franceinfo : "c'était un véritable carnage. C'était de la folie, ça tirait dans tous sens". Tout en expliquant que des milliers de Gazaouis auraient attendu l'arrivée du convoi d'aide alimentaire pendant un voire deux jours dans le froid, entre 20 000 et 25 000 personnes étaient présentes à l'arrivée des camions.

Du côté israélien, il a été admis que des "tirs limités" ont été effectués par des soldats qui se seraient sentis "menacés" par certaines personnes. Israël réfute avoir tirer dans la foule et déclare que la centaine de morts est due aux bousculades autour des camions. 

Le convoi était composé de 38 camions. Conduit par des Palestiniens et sécurisé par des soldats israéliens, il était entré à Gaza depuis le terminal de Rafah au niveau de la frontière avec l'Egypte. Cette aide alimentaire était destinée au nord de la bande de Gaza, en proie aux bombardements depuis plusieurs mois.