Réforme des retraites : en hausse, la mobilisation des étudiants et des lycéens est-elle la clé ?

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  • Lycéens et étudiants plus nombreux à descendre dans la rue, comme ici à Montpellier.
    Lycéens et étudiants plus nombreux à descendre dans la rue, comme ici à Montpellier. RICHARD DE HULLESSEN
Publié le
Richard Gougis

500 000 jeunes étaient dans la rue ce jeudi 23 mars, selon leurs organisations. Combien seront-ils ce mardi 28 mars ?
 

Sont-ils "la" clé qui peut permettre à la mobilisation populaire de déboucher sur une issue favorable ? Très discrets jusqu’à présent, les jeunes et en particulier les étudiants, sont descendus plus massivement dans la rue ce jeudi 23 mars.

500 000 en France dont 150 000 à Paris selon les syndicats étudiants, qui annoncent également 80 universités ou écoles bloquées ou occupées comme 400 lycées (150 selon le ministère). On se souvient du rôle moteur qu’avait joué en 2006 cette jeunesse pour le retrait de la loi sur le CPE (Contrat première embauche) par laquelle elle était certes plus directement impliquée.

[Communiqué de presse]

Plus de 500 000 jeunes se sont mobilisés et environ 80 établissements universitaires on été bloqués partout en France hier pour dire NON à la #ReformeDesRetraites

On continue tout le week-end et rdv le 28mars dans la rue ! pic.twitter.com/MvcOLTjVyb

— UNEF (@UNEF) March 24, 2023

Un tel scénario peut-il se répéter, comme l’espère l’intersyndicale ? "A Nîmes, ça a bien bougé ce jeudi avec 300 étudiants dans le cortège contre une cinquantaine seulement le 7 mars", souligne Rémi Boissel, vice-président étudiant sur le campus, qui précise : "Beaucoup venaient manifester pour la première fois et de jeunes travailleurs se sont joints à nous." À Montpellier, le soufflé commence lui aussi à monter dans d’autres proportions. Seuls les campus de Paul-Valéry restent pour l’heure bloqués mais Lou-Anne Guimier, présidente de l’Association générale des étudiants montpelliérains (Agem) évoque "un mouvement qui s’amplifie sur les facultés de sciences, de droit et d’éducation".

En renfort sur un barrage du dépôt de Frontignan

Selon elle, plus d’un millier d’étudiants étaient dans le cortège montpelliérain, jeudi, "parce qu’ils ont conscience qu’ils doivent se mobiliser et qu’ils sont concernés par cette réforme".

Les membres du Syndicat de combat universitaire (Scum) sont toujours à la pointe de ces batailles. Certains d’entre eux sont même allés prêter mains fortes ce vendredi 24 mars aux grévistes sur le barrage du dépôt de carburant de Frontignan, délogé en fin de matinée par les CRS.

"Nous sommes solidaires des autres syndicats, nous avions aussi aidé des actions de la SNCF ou d’Enedis", explique Lorris Chabert, porte-parole du Scum. "On ne veut pas de cette réforme qui s’ajoute à la sélection pour l’entrée en Master, déjà un facteur d’allongement des études. Travailler jusqu’à 70 ans ? Nous n’en voulons pas. Nous étions 1 000 à revoter le blocage de Paul-Valéry jeudi. Le mouvement prend de l’ampleur et nous serons dans le cortège mardi prochain."

Reste à savoir si cette jeunesse se lèvera dans des proportions suffisantes pour faire reculer le gouvernement. "On sort du cadre pur des retraites, estime Rémi Boissel. Il y a une convergence sur des questions de société plus large comme la démocratie, le respect des institutions et un excès d’autoritarisme qui inquiète."

De fait, en dirigeant la répression aussi contre les plus jeunes (arrestation ponctuelle d’un lycéen jeudi à Sète pour avoir alimenté un feu), les autorités peuvent attiser leur mobilisation. Les lycéens ont en effet eux aussi leur mot à dire alors que les épreuves de spécialités du bac viennent de se terminer. Certains établissements étaient encore bloqués ce vendredi, comme celui de Pézenas.

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Les commentaires (1)
filochard Il y a 1 année Le 30/03/2023 à 13:54

2023 comme 1968 ???