Guerre Israël-Hamas : "ce n'est que le début" des représailles, comment risque d'évoluer l'offensive sur Gaza ?

  • Des centaines de milliers de civils fuient vers le sud de la bande de Gaza avant une offensive terrestre d'Israël.
    Des centaines de milliers de civils fuient vers le sud de la bande de Gaza avant une offensive terrestre d'Israël. MAXPPP - MOHAMMED SABER
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Nicolas Drusian avec Reuters

Une semaine après l'attaque du Hamas sur Israël, une offensive terrestre de très grande envergure pourrait être lancée très prochainement sur la bande de Gaza.

L'offensive contre le Hamas ne fait que commencer, a averti vendredi 13 octobre 2023 le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, alors que Tsahal a annoncé avoir effectué des raids terrestres "localisés" ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza, soumise depuis une semaine à d'intenses bombardements.

Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien, maître de l'enclave palestinienne depuis 2007, après les attaques menées ce week-end par des commandos infiltrés dans le sud d'Israël, qui ont coûté la vie à 1 300 Israéliens, civils pour la plupart. Des dizaines d'otages ont été capturées par les hommes du Hamas et conduits dans la bande de Gaza.

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Depuis, Israël a établi un siège total de l'enclave, où habitent 2,3 millions de Palestiniens, qui subissent des vagues de frappes aériennes sans précédent ayant fait 1 900 morts selon les autorités de Gaza. L'armée israélienne a demandé vendredi matin aux habitants de la ville de Gaza, située dans le nord de l'enclave, d'évacuer vers le sud du territoire, indiquant qu'elle allait continuer d'"opérer de manière significative" dans la zone, laissant supposer l'imminence d'une intervention militaire au sol. Le Hamas a enjoint aux habitants de ne pas bouger et a promis de se battre jusqu'à la dernière goutte de sang.

Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, a déclaré que des troupes d'infanterie soutenues par des chars avaient mené des "raids localisés" dans l'enclave, afin d'attaquer des artilleurs du Hamas et d'obtenir des informations sur le sort des Israéliens capturés. L'armée a dit pouvoir confirmer qu'au moins 120 otages étaient détenus par le groupe islamiste palestinien. "Nous frappons nos ennemis avec une force sans précédent", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une allocution télévisée. "J'insiste pour dire que ce n'est que le début."

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"Même les guerres ont des règles"

Plusieurs milliers d'habitants de Gaza ont emprunté des routes pour quitter le nord du territoire palestinien. Il était impossible d'en évaluer le nombre plus précisément. Beaucoup d'autres juraient qu'ils ne partiraient pas. "Tenez vos maisons. Tenez votre terre", pouvait-on entendre comme message diffusé par les mosquées. "Nous disons au peuple du nord de Gaza et de la ville de Gaza de rester chez eux", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur du Hamas, Eyad al Bozom, lors d'une conférence de presse.

Selon les autorités du territoire, 70 personnes ont été tuées et 200 autres blessées par des frappes israéliennes sur des voitures et camions transportant des habitants fuyant vers le sud de l'enclave. Reuters n'a pu vérifier cette information auprès de sources indépendantes. Les Nations unies et d'autres organisations ont mis en garde contre un risque de catastrophe humanitaire en cas d'exode massif et ont demandé la levée du siège israélien afin d'acheminer de l'aide. "Même les guerres ont des règles", a déclaré le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres.

"L'étau se resserre autour de la population civile de Gaza. Comment 1,1 million de personnes sont-elles censées se déplacer dans une zone de guerre densément peuplée en moins de 24 heures ?", s'est interrogé Martin Griffiths, responsable de l'aide humanitaire de l'Onu, sur les réseaux sociaux.

La Russie a présenté une résolution au Conseil de sécurité de l'Onu appelant à un "cessez-le-feu humanitaire" et condamnant tout acte terroriste et toute violence contre les civils.

16 Palestiniens tués en Cisjordonanie

"Nous combattons pour notre foyer, nous combattons pour notre avenir", a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant lors d'une rencontre avec son homologue américain Lloyd Austin, arrivé en Israël au lendemain d'une visite du secrétaire d'Etat Antony Blinken.

"Le chemin sera long mais je vous promets que vous vaincrons", a ajouté Yoav Gallant. Antony Blinken s'est rendu de son côté en Jordanie, où il a rencontré le roi Abdallah et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, puis au Qatar. En Cisjordanie occupée, les forces de sécurité israéliennes ont abattu 16 Palestiniens et en ont blessé des dizaines d'autres lors d'affrontements pendant des manifestations de soutien à Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.

Dans le sud du Liban, des accrochages entre Israël et le Hezbollah sont déjà les plus meurtriers depuis la guerre de 2006. Un journaliste de Reuters, le vidéaste Issam Abdallah, a été tué alors qu'il travaillait dans la zone, a annoncé l'agence. L'ambassadeur d'Israël à l'Onu, Gilad Erdan, a promis une enquête sur les événements survenus.

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Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi à Bagdad et d'autres villes arabes en solidarité avec les Palestiniens.

15 Français tués, au moins 16 disparus

En France, un enseignant a été tué vendredi matin à coups de couteau dans un lycée d'Arras par un ancien élève radicalisé et fiché "S", selon le parquet antiterroriste. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a établi un lien entre l'attentat et les événements au Proche-Orient.

La France a relevé son niveau d'alerte attentat au maximum. Le risque d'un embrasement régional est à "prendre en compte", a estimé sur France 5 la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, qui se rendra en Israël et dans la région dimanche. Quinze Français sont morts dans les attaques du Hamas, selon le dernier bilan fourni vendredi soir par Catherine Colonna. Seize autres Français sont portés disparus et peut-être otages.

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