Remaniement : maintiens, surprises, recentrage à droite, ce qu'il faut retenir du nouveau gouvernement de Gabriel Attal

  • Le gouvernement de Gabriel Attal, nouveau Premier ministre français depuis le 9 janvier, a été dévoilé.
    Le gouvernement de Gabriel Attal, nouveau Premier ministre français depuis le 9 janvier, a été dévoilé. MAXPPP - LUDOVIC MARIN / POOL
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Christelle Bertrand

La liste des ministres annoncée jeudi soir par le secrétaire général de l’Élysée compte quelques surprises comme la nomination de Rachida Dati à la Culture mais surtout, elle indique un très net recentrage à droite.

Ce ne sera pas le grand chambardement annoncé. Le chef de l’État a finalement joué la stabilité concernant les grands ministères. Avec Gérald Darmanin à l’Intérieur, Bruno Le Maire à l’Économie, Éric Dupond-Moretti à la Justice et Sébastien Lecornu aux Armées, le Président garde au gouvernement des gens d’expérience en qui il a confiance.

Le vivier d’Emmanuel Macron pour ces postes sensibles n’était pas très fourni. Garder Gérald Darmanin, c’est donc l’assurance d’avoir en poste à l’approche des Jeux Olympiques quelqu’un qui connaît ses dossiers. Stéphane Séjourné, qui entre aux Affaires Étrangères, est aussi un fidèle, ancien conseiller d’Emmanuel Macron et patron du parti présidentiel.

Les femmes en question

L’une des problématiques de ce remaniement était la question des femmes, là encore, le vivier macroniste n’était pas extrêmement fourni, il a donc fallu aller chercher ailleurs. La nomination de Rachida Dati est la plus grande surprise de ce remaniement pour plusieurs raisons. Parce qu’elle vient de LR et entend bien y rester, parce qu’elle est mise en examen et parce que c’est un fort caractère, très politique voire parfois sulfureuse, ce que le Président n’apprécie pas toujours. Mais un proche d’Emmanuel Macron nous assurait cette semaine que le chef de l’État garderait la haute main sur ce ministère.

Autre grande surprise, déjà polémique, la nomination de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra à la tête d’un super ministère de l’Éducation nationale. Après le bon accueil réservé à Gabriel Attal par les syndicats enseignants, l’ancienne championne de tennis pourrait avoir plus de mal à s’imposer. Mais là encore, la ministre pourrait être cornaquée. Gabriel Attal a indiqué vouloir cogérer ce maroquin…

Enfin, la nomination de Catherine Vautrin pose, elle aussi, question, mais cette fois plutôt par le contour de son portefeuille qui inclut le Travail et la Santé alors que cette dernière thématique avait été présentée comme l’une des priorités absolues du quinquennat.

Bayrou furieux

Le profil des sortants en dit aussi beaucoup sur la suite du quinquennat. Ce sont presque tous des anciens du PS. Parmi les frondeurs, Sylvie Retailleau sauve sa tête à la Recherche, mais le ministre des Transports Clément Beaune n’est pas reconduit. Olivier Véran et Olivier Dussopt vont aussi faire leurs cartons, de même que la ministre de la Culture. L’aile gauche de la macronie n’est désormais représentée que par le seul Stéphane Séjourné. Olivier Véran est pressenti pour conduire la liste de la majorité aux européennes.

Le Président conserve tous ses grands ministres de droite comme Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu ou encore Aurore Bergé à l’Égalité femmes hommes. Il en fait rentrer de nouveaux comme Rachida Dati, Catherine Vautrin, mais aussi Marie Lebec aux Relations avec le Parlement au détriment de ses partenaires historiques. François Bayrou ne peut se prévaloir que du maintien de Marc Fesneau à l’Agriculture. On disait, jeudi soir, le président du Modem furieux.

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