École privée, homophobie : le Premier ministre Gabriel Attal répond aux premières polémiques

  • Gabriel Attal et Catherine Vautrin, ce samedi 13 janvier à Dijon. Gabriel Attal et Catherine Vautrin, ce samedi 13 janvier à Dijon.
    Gabriel Attal et Catherine Vautrin, ce samedi 13 janvier à Dijon. MaxPPP - Nicolas Salin
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Centre Presse Aveyron

En déplacement à Dijon ce samedi 13 janvier, le Premier ministre a fait face aux questions soulevées par les déclarations de sa ministre de l’Éducation nationale et par les opinions de la ministre de la Santé.

"Chacun me connaît, chacun sait quelle est ma vie"

"Chacun me connaît, chacun sait quelle est ma vie. Catherine Vautrin fait partie d’un gouvernement résolument engagé contre les discriminations." Pour son deuxième déplacement en région depuis sa nomination à Matignon, Gabriel Attal s’est expliqué samedi 13 janvier 2024 à l’hôpital François-Mitterrand de Dijon sur la nomination comme ministre de la Santé de Catherine Vautrin, qui s’était fait remarquer dans le passé par son combat contre le mariage pour tous.

"Je sais qu’elle partage cet objectif, qu’elle partage ces combats. Il y a eu un débat il y a dix ans, qui a été tranché par le Parlement et par la société tout entière", a insisté Gabriel Attal, qui n’a jamais caché son homosexualité, étant pacsé de 2015 à 2022 avec Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères de son gouvernement, dont il est aujourd’hui séparé, comme l’a confirmé vendredi 12 janvier son entourage au Figaro.

"On peut travailler ensemble quand on a eu des positions différentes"

"Des responsables politiques avaient pris des positions et la société, finalement, les a amenés à évoluer. Je pense que c’est positif de dire qu’en France, on peut travailler ensemble quand on a eu des positions différentes."

Autre polémique que le Premier ministre s’est efforcé d’éteindre : celle provoquée par les déclarations vendredi d’Amélie Oudéa-Castéra, la ministre de l’Éducation nationale, confirmant, comme révélé par Mediapart, avoir transféré ses trois enfants de l’école publique Littré, dans le 6e arrondissement de Paris, au collège-lycée privé catholique Stanislas. Une décision justifiée par "des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées. On en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles", a-t-elle expliqué, tout en déplorant ces "attaques personnelles". Des propos qui ont fait depuis fortement réagir le monde de l’enseignement.

Tout d’abord en raison du choix de l’école Stanislas, un établissement très traditionaliste et élitiste, où ont été formés de nombreux hommes politiques, dont Georges Frêche, l’ancien maire de Montpellier, mais qui est aussi visé par une enquête administrative depuis février 2023 pour homophobie et sexisme.

Absences non remplacées des enseignants : "Cette question-là est un enjeu important"

Autre point sensible : la critique voilée de l’efficacité de l’école publique contenue dans les déclarations de la nouvelle ministre.
"Ce sont des propos provocateurs et scandaleux qui montrent certainement les limites d’une ministre qui, dès sa première sortie, réussit l’exploit de marquer un but contre son camp", a ainsi fustigé sur France Info Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré.

"La ministre s’est exprimée en transparence sur les choix qui ont été les siens dans sa famille et sur sa vie", a rétorqué le Premier ministre, avant de revenir sur la question des "absences non remplacées" des enseignants. "Cette question-là est un enjeu important", a souligné Gabriel Attal. "C’est un sujet que j’ai pris à bras-le-corps (lors de son passage au ministère de l’Éducation, NDLR) en demandant que les formations des enseignants aient lieu en dehors du temps de classe" et en améliorant la rémunération des enseignants qui remplacent un collègue. Une politique payante, selon lui, les derniers mois ayant vu "trois fois plus d’absences remplacées" que l’année précédente. "La feuille de route de la ministre va être de poursuivre cette action."

Amélie Oudéa-Castéra : "Mes propos ont pu blesser certains enseignants"

Amélie Oudéa-Castéra a de son côté également tenté samedi de déminer la polémique via un communiqué. "Mes propos ont pu blesser certains enseignants de l’enseignement public, ce que je regrette. Je n’avais aucunement cette intention, a-t-elle indiqué. Je sais ce que je dois à l’école publique et à ses professeurs. Je serai toujours à leurs côtés, comme je serai aux côtés de toute la communauté éducative."

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