Remaniement ministériel : école, santé, écologie, Jeux olympiques... Les défis qui attendent Gabriel Attal

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  • Premier Conseil des ministres, vendredi 12 janvier, dans le “salon vert”.
    Premier Conseil des ministres, vendredi 12 janvier, dans le “salon vert”. MaxPPP - Michel Euler / Pool
Publié le , mis à jour
L. T. et L. S.

Emmanuel Macron a demandé, ce vendredi 12 janvier au gouvernement des "résultats".

Ça ressemblait davantage à une prérentrée qu’à la véritable rentrée des classes. Vendredi 12 janvier 2024, les quatorze ministres du nouveau gouvernement dirigé par Gabriel Attal se sont réunis à l’Élysée pour leur premier Conseil. Mais de réunion, il n’y a pas vraiment eu, puisqu’une grosse demi-heure à peine après s’être tous installés dans “le salon vert”, les membres de l’exécutif sont repartis les uns après les autres, sans même prendre le temps de la traditionnelle photo de famille. Au préalable, le Président Emmanuel Macron avait lancé un solennel "Au travail !" à ses ministres.

Les participants avaient été invités à prendre place, fait rare, dans la petite salle voisine du bureau du chef de l’État, autour d’une table rectangulaire aux pieds verts et au périmètre modeste, obligeant les ministres à se serrer les uns aux autres. C’est là que le Président "souhaite désormais réunir" le Conseil des ministres, souligne son entourage. De quoi appuyer l’idée d’un gouvernement "resserré" cher à Emmanuel Macron. Au cours de la réunion, le chef de l’État aurait demandé aux membres de l’exécutif de se montrer "révolutionnaires" sans être "gestionnaires", demandant "des résultats", de la "solidarité" et de la "vitesse".

Des prises de parole attendues

Mais la séance n’ira pas beaucoup plus loin, au point même pour Prisca Thevenot, la nouvelle porte-parole du gouvernement, de ne pas avoir à tenir le traditionnel point presse à l’issue du Conseil, comme c’est l’usage. Pour l’exécutif, semble-t-il, rien ne doit venir interférer avant la prise de parole de Gabriel Attal devant le Parlement lors de son discours de politique générale en début de semaine prochaine.

Une fois ce discours passé, ce sera alors au Président Emmanuel Macron de prendre la parole devant les Français. Dans ce contexte, la liste additionnelle de ministres délégués et de secrétaires d’État va encore se faire attendre. Mais de nombreux défis attendent désormais le nouveau Premier ministre.

1. Ressouder la majorité

La loi immigration avait laissé des traces, le gouvernement qui penche à droite risque d’en créer d’autres. Gabriel Attal va devoir recoller les morceaux avec son aile gauche, réconcilier les partenaires Horizons et MoDem et apprendre à gérer les limites du “en même temps”.

2. Trouver sa place

Ils n’ont que douze ans d’écart, à peine une génération de différence, mais on l’a vu avec Édouard Philippe, Emmanuel Macron n’est pas forcément à l’aise avec un Premier ministre plus populaire. Il devra donc faire attention à ne pas faire trop d’ombre au chef de l’État, tout en imprimant sa marque.

3. Éviter un camouflet

C’est le premier défi majeur : permettre à Renaissance de réussir les européennes. Ou, a minima, éviter le camouflet promis par les sondages.

4. Trouver un compromis…

La popularité de Gabriel Attal ne lui évitera pas l’écueil de la majorité relative contre lequel Élisabeth Borne a fracassé ses ambitions. Sa capacité à trouver des compromis semble avoir guidé le choix d’Emmanuel Macron. Mais entre la théorie et la pratique…

5. pour enfin passer des réformes emblématiques

Emmanuel Macron ne veut pas rester dans l’Histoire comme celui qui aura passé cinq ans à user du 49.3. D’où le besoin de compromis pour enfin faire voter des textes ambitieux. Deux réformes sociétales arrivent en 2024 : la fin de vie et l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Mais ensuite ?

6. Réformer l’école

Le semestre de Gabriel Attal à l’Éducation a donné beaucoup d’espoirs, mais son départ précipité laissé un goût amer à la .communauté éducative, il va devoir très vite donner le gage qu’il tiendra ses promesses.

7. Réduire l’inflation

C’est la préoccupation première de nombreux Français, Gabriel Attal n’a pas d’autres choix que d’en faire une priorité.

8. Le plein-emploi

C’est l’une des promesses du Président : atteindre les 5 % de chômage en 2027, contre un peu moins de 8 % aujourd’hui.

9. Santé, logement… répondre aux préoccupations

Au-delà des grands enjeux régaliens, Gabriel Attal va devoir s’attaquer à des dossiers sensibles : la santé, le logement.

10. L’écologie à la française

L’action environnementale du gouvernement n’a jamais imprimé auprès des Français. Gabriel Attal va devoir s’emparer de la question.

11. Réussir les JO

Sécurité, transports… Le Premier ministre ne pourra pas se permettre la moindre faute.

12. Préparer 2027 ?

Il reste 40 mois pour achever le second quinquennat Macron. Gabriel Attal sera l’une des pierres angulaires de la suite. De sa réussite dépend la survie du macronisme. Reste à savoir si le poste très exposé de Premier ministre peut lui permettre de s’imposer comme l’héritier légitime.

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