Football : Rodez et Bordeaux encore à l’heure de la rivalité ?

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  • Lors du match aller, les joueurs ruthénois ont fait face à une ambiance hostile.
    Lors du match aller, les joueurs ruthénois ont fait face à une ambiance hostile. Centre Presse - Jean-Louis Bories
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Guillaume Verdu

Le duel entre Rodez et Bordeaux, samedi 2 mars, fait ressurgir le souvenir du match arrêté en fin de saison 2022-2023 et des polémiques qui en ont découlé, même si l’ambiance promet d’être moins brûlante qu’au match aller en octobre.

Elle figure en bonne place parmi la litanie des artifices de communication propres au football. La formule "c’est un match comme les autres" présente un paradoxe : elle a tendance à se propager justement au moment où se profilent des rencontres qui sortent de l’ordinaire, par leur contexte, leur rapport au passé et la charge émotionnelle qu’elles suscitent.

Avant la venue de Bordeaux, samedi 2 mars, le refrain a de nouveau été entonné par le latéral de Rodez Raphaël Lipinski, puis par son entraîneur Didier Santini, avec sa version personnelle : "Je n’en avais rien à faire à l’aller, je n’en ai rien à faire aujourd’hui."

On peut les croire. Mais on peut aussi soupçonner qu’ils ont surtout envie de ne pas rajouter de l’huile sur le feu, ce qui n’est pas forcément une mauvaise idée. Comme on peut imaginer que le point obtenu à l’aller (2-2), après avoir été mené de deux buts dans un stade hostile et en finissant avec un joueur de champ dans le but, a été le nul le plus savoureux cette saison pour le clan sang et or.

Le souvenir de la bousculade sur Lucas Buadès

Car désormais, les relations entre le Raf et l’un des géants du football français sont marquées par un souvenir indélébile, celui du match inachevé de fin de saison dernière en Gironde, après qu’un supporter local a pénétré sur le terrain pour bousculer Lucas Buadès, donnant lieu à un épilogue improbable au championnat de Ligue 2, avec pour conséquences le maintien des Ruthénois et Bordeaux privé de montée.

N’en déplaise à Didier Santini, se référer à ce contexte n’est pas seulement "un truc de journalistes". Même les instances semblent l’avoir à l’esprit, en nommant l’arbitre international Clément Turpin pour officier sur cette rencontre, lui qui n’a jamais évolué en Ligue 2 cette saison. Et il suffit de se remémorer le match aller pour se rendre compte que tout n’a pas été oublié.

Les retrouvailles entre les deux clubs, en octobre, ont donné lieu à une pluie d’insultes et de sifflets au Matmut Atlantique pour dénoncer une prétendue tricherie. La banderole "Honte à Rodez" en lettres rouges, brandie par les Ultramarines, risque de rester pour longtemps dans l’imaginaire des amoureux du Raf. Sur le terrain, les Bordelais ont eux aussi semblé avoir été animés par l’idée de revanche, en durcissant le jeu après avoir eu deux buts d’avance, comme s’ils avaient des comptes à régler.

"Ce n’est pas la guerre"

Qu’en sera-t-il ce soir ? Avant l’affrontement à Paul-Lignon, la tension semble être descendue d’un cran. "A l’aller, ils recevaient et ils avaient envie de nous remettre ça en tête, en nous accueillant dans un cadre hostile, rappelle Raphaël Lipinski. J’ai l’impression que ce qui s’est passé la saison dernière est resté dans leurs têtes. Nous, on ne va pas mettre l’accent là-dessus, on va se concentrer sur notre jeu."

"Ce n’est pas la guerre", a désamorcé Albert Riera, l’entraîneur de Bordeaux. Le rappel des querelles n’était de toute manière pas de circonstance ces derniers jours, en raison des inquiétudes autour de la santé de l’attaquant bordelais Alberth Elis, gravement touché lors du match contre Guingamp une semaine plus tôt.

L’accueil des supporters ruthénois ainsi que le comportement de leurs homologues girondins dans le parcage visiteur permettront de savoir si cette rivalité naissante sera appelée à perdurer ou non, entre deux clubs qui ne sont pas destinés à évoluer au même niveau. Mais qui conserveront en commun le souvenir marquant d’un soir de juin 2023…

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