Attaque terroriste à Arras : qui sont les 11 suspects à présent placés en garde à vue ?

  • Au lendemain de l'attaque dans un lycée à Arras, 11 personnes sont en garde à vue, dont le tueur présumé.
    Au lendemain de l'attaque dans un lycée à Arras, 11 personnes sont en garde à vue, dont le tueur présumé. MAXPPP - Xin Hua
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Nicolas Drusian avec Reuters

11 personnes sont maintenant en garde à vue, dont le tueur présumé et de nombreux membres de sa famille.

Au lendemain de l'attaque couteau dans un lycée d’Arras (Pas-de-Calais), où un enseignant a été tué vendredi 13 octobre 2023, 11 personnes ont été placées en garde à vue dont l'assaillant présumé, Mohamed M.

Le jeune homme de 20 ans est le principal suspect, cet ancien élève du lycée fiché S fait maintenant l'objet d'une enquête du parquet national antiterroriste pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste", "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes". Il est entré de force dans l'établissement de son enfance armé de couteaux, aux alentours de 11 heures, un professeur de français a été tué en s'interposant. Un de ses collègues et un agent technique ont été gravement blessés.

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Mohamed M. est né en Russie en 2003 et est arrivé en France en 2008. Il avait été la cible d'un contrôle, pas plus tard que jeudi 12 octobre, mais aucune infraction n'avait été relevée. Selon une source du renseignement à l'AFP, l'assaillant était sous écoute et s'apparentait à "un individu radicalisé dont le potentiel est connu mais qui décide subitement de passer à l'acte, rendant difficile sa neutralisation".

Des membres de la famille du tueur en garde à vue

Le petit frère de Mohamed M. a également été interpellé le jour de l'attaque, puis ont suivi plusieurs autres membres de sa famille : sa mère, sa sœur, son oncle et son frère aîné.

Ce dernier est déjà connu des renseignements puisqu'il purge une peine de prison pour avoir été mêlé à une tentative d'attentat déjouée en 2019 et des faits d'apologie. Le frère aîné est également au cœur de l'enquête puisqu'il réussissait à échanger avec Mohamed M. à distance, selon les informations de Franceinfo. Il est aussi fiché S pour radicalisation.

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Un autre détenu de 32 ans a été sorti de cellule pour être entendu par les enquêteurs, alors qu'il est soupçonné d'avoir aussi échangé avec Mohamed M. avant l'attaque de son ancien lycée. Deux personnes de nationalité biélorusse sont également en garde à vue ce samedi.

Des hommages au professeur tué

L'enseignant décédé, Dominique Bernard, était un professeur de français. Un rassemblement en sa mémoire est prévu dimanche à 11h sur la Place des Héros, à Arras.

Gabriel Attal, le ministre de l'Education nationale, a annoncé samedi qu'"un temps d'échange à la fois humain et pédagogique au sein des équipes éducatives" serait prévu lundi matin dans tous les collèges et lycées de France.

"À cette fin, les cours sont annulés pour les élèves jusqu'à 10 heures, moment où ils rejoindront leur établissement", a précisé le ministre, ajoutant qu'à 14h, une minute de silence serait ensuite respectée dans chaque classe en mémoire aux victimes des attentats.

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Interrogé sur TF1 vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé qu'il existait un lien entre l'attentat d'Arras et la situation au Proche-Orient, après les attaques du Hamas contre Israël et les raids de représailles israéliens sur la bande de Gaza. Il doit de nouveau s'exprimer ce samedi à l'issue d'une réunion de sécurité prévue Place Beauvau.

7 000 soldats de l'opération Sentinelle déployés

La France a décidé de mobiliser jusqu'à 7 000 soldats et de porter le dispositif Vigipirate à son niveau maximum au lendemain de l'attentat d'Arras, tandis que le musée du Louvre à Paris a annoncé sa fermeture ce samedi et que le château de Versailles a été évacué en raison d'alertes à la bombe.

"À l'occasion de la réunion de sécurité de vendredi, Emmanuel Macron a décidé que nous allions mobiliser jusqu'à 7 000 soldats de la force Sentinelle, qui seront déployés d'ici à lundi soir et jusqu'à nouvel ordre", a indiqué samedi l'Elysée. La veille, le niveau d'alerte attentat avait déjà été relevé à son maximum, impliquant le renforcement de la sécurisation des lieux publics par les militaires, alors que la France accueille actuellement la Coupe du monde de rugby et qu'un match de quarts de finale opposant les Bleus aux Sud-Africains est prévu ce dimanche.

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Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), le musée du Louvre indique qu'il est fermé ce samedi pour des "raisons de sécurité". Une porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chaize, a indiqué que le Louvre avait été évacué après une alerte à la bombe et que des vérifications sont cours pour "lever le doute". Elle a ajouté que la sécurité au Stade de France (Saint-Denis) était déjà au maximum et qu'il y aurait davantage de patrouilles autour de la fanzone à Saint-Denis et place de la Concorde.

Trois après l'assassinat de Samuel Paty

Le renforcement du niveau d'alerte attentat intervient trois ans presque jour pour jour après l'assassinat d'un autre enseignant, Samuel Paty.

La Première ministre Elisabeth Borne s'est exprimée dans l'après-midi dans le Grand Amphithéatre de la Sorbonne, à Paris, à l'occasion de la remise du Prix Samuel Paty, organisé à l'initiative de l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie (APHG).

A lire aussi : VIDEO. "Il a un couteau, ils vont se battre" : des élèves filment l'attaque dans leur lycée à Arras où un enseignant a été tué

Elle a réaffirmé à cette occasion le soutien de l'Etat aux professeurs et à toute la communauté éducative. "On n'enseigne pas dans l'angoisse, on n'apprend pas la peur au ventre. Alors nous ne céderons rien à la violence, nous lui ferons face et nous la combattrons", a déclaré la Première ministre. "Je veux le dire à tous les enseignants : nous serons au rendez-vous pour assurer votre sécurité et d'ores et déjà des mesures importantes ont été prises. Je veux le dire aux élèves, aux parents : mon gouvernement, les préfets et toutes les forces de sécurité intérieure sont mobilisés", a-t-elle ajouté. "Les terroristes veulent nous faire peur, ils veulent nous diviser. Notre réponse doit être claire : la cohésion nationale et l'unité".

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Les commentaires (2)
Anonyme9360 Il y a 6 mois Le 16/10/2023 à 10:44

si les electeurs de LFI sont en prison,qui votera pour ce parti a l avenir?

Milsabords Il y a 6 mois Le 14/10/2023 à 19:37

Une bien belle famille, des recrues utiles pour notre République ...