Élection présidentielle en Russie : pourquoi la candidature de Boris Nadjdine, principal opposant antiguerre, a été rejetée ?

Le principal opposant à Vladimir Poutine pourra-t-il vraiment lui faire de l'ombre lors de l'élection présidentielle de mars 2024 ? Voilà qui est bien incertain désormais. Boris Nadejdine, le candidat antiguerre qui ne cesse de gagner en popularité, a annoncé jeudi 8 février que la commission électorale avait rejeté sa candidature. 

Le candidat avait réussi à collecter les 100 000 signatures citoyennes requises pour entrer dans la course présidentielle, mais d'après la commission électorale, des parrainages auraient été falsifiés. Boris Nadejdine réfute ce constat et compte contester cette décision devant la justice.

Le candidat freiné en pleine croissance de popularité

Boris Nadejdine a lancé sa campagne en octobre 2023. Cet élu municipal de Dolgoproudny, une ville située dans la banlieue de Moscou, ne comptait pas constituer une menace pour le pouvoir en place à ce moment-là. Mais la popularité de ce vétéran inconnu de la politique est vite montée en flèche, surtout auprès des jeunes, grâce à sa communication sur les réseaux sociaux. Franceinfo rapporte également que de nombreuses signatures ont été récupérées auprès des jeunes expatriés, dont dans les villes françaises.

Une figure libérale de l'opposition russe, Maxim Katz, qui est exilé en Israël, a offert le coup de pouce qu'il manquait à Boris Nadejdine en publiant une vidéo de soutien. Elle a vite comptabilisé un million de vues. "Le Kremlin aimerait sans doute avoir un candidat libéral autour de 2 %. Le problème, c'est qu'il est déjà à 10 %", avait expliqué Maxim Katz auprès de Franceinfo.

Mais désormais, Boris Nadejdine est écarté de l'élection présidentielle... Et il y a peu de chance que la justice lui donne raison avant la tenue des élections en mars. On ne saura probablement jamais si sa candidature aurait pu empiéter sur la réélection maintenant toute tracée de Vladimir Poutine.