Guerre en Ukraine : ce que contient l'accord bilatéral de sécurité entre Paris et Kiev présenté par Emmanuel Macron à la télévision ce jeudi

Publié le , mis à jour

Mardi 12 décembre, dans la soirée, l’Assemblée nationale a approuvé la montée en puissance de l’aide de la France à l’Ukraine. Le débat se poursuit ce mercredi 13 mars au Sénat, avec un nouveau vote, avant une prise de parole d’Emmanuel Macron jeudi 14 mars soir sur TF1 et France 2.

Le vote n’engageait en rien le gouvernement, mais n’en avait pas moins une forte valeur symbolique et stratégique pour Emmanuel Macron qui prendra la parole ce jeudi 14 mars à 20 h.

Soutien majoritaire

Les députés français ont majoritairement apporté, mardi soir, leur soutien à l’accord bilatéral de sécurité conclu avec l’Ukraine, répondant à l’appel du Premier ministre Gabriel Attal de ne pas "fuir leurs responsabilités", alors que l’aide à Kiev est devenue l’un des thèmes de campagne des élections européennes.

Les députés qui ont approuvé, ceux qui ont voté contre

L’accord a été approuvé par 372 députés, tandis que 99 l’ont rejeté - les élus de La France insoumise (LFI) et communistes principalement. Le groupe du Rassemblement national (RN) s’est abstenu.

Critiqué de toutes parts depuis qu’il a émis l’hypothèse d’envoyer des troupes au sol en Ukraine, le chef de l’État sera donc parvenu au moins à faire valider la montée en puissance de l’aide française. Tout en obligeant l’opposition à sortir du bois sur ce délicat sujet.

Dans son discours introductif, Gabriel Attal a salué sous les applaudissements la "résistance extraordinaire" du peuple ukrainien face à l’agression russe et présenté une victoire éventuelle des troupes de Moscou comme une menace non seulement pour l’Ukraine et ses voisins, mais pour l’ensemble de l’Europe.

"S'abstenir c'est fuir"

"Évidemment que cette guerre a un coût dans la vie quotidienne (des Français), mais ce coût serait décuplé, sans commune mesure, si la Russie l’emportait sur l’Ukraine", a prévenu le Premier ministre. "Tourner le dos à l’Ukraine, ce serait tourner le dos à nos valeurs. Ce ne serait certainement pas la paix, ce serait la porte ouverte à de nouveaux conflits et de nouvelles guerres", a-t-il insisté. "Nous sommes à un moment de bascule de ce conflit" en Ukraine, a-t-il alerté.

"S’abstenir, c’est fuir, fuir ses responsabilités devant l’Histoire", a ajouté Gabriel Attal à l’intention des 88 élus du RN. À la tribune de l’Assemblée, la présidente du groupe RN, Marine Le Pen, a fustigé la stratégie d’Emmanuel Macron visant, selon elle, à "instrumentaliser" le soutien à l’Ukraine pour stigmatiser les oppositions en affirmant que "soit on est pro-Macron, soit on est accusé d’être pro-Poutine".

"C’est abject", a-t-elle asséné. À l’inverse, le groupe socialiste, dont le président Boris Vallaud a été le premier à prendre la parole après Gabriel Attal, les écologistes et à droite Les Républicains ont annoncé qu’ils voteraient en faveur de l’accord, comme les différentes composantes de la majorité présidentielle. Les orateurs de nombreux partis ont cependant vivement critiqué, une nouvelle fois, les propos du président de la République n’excluant pas l’envoi de troupes en Ukraine.

Ce que prévoit l'accord

L’accord bilatéral de sécurité entre Paris et Kiev, conclu le mois dernier, prévoit, lui, un soutien supplémentaire de 3 Md€ en 2024 avec la fourniture d’une assistance globale à l’Ukraine pour la protection et le rétablissement de son intégrité territoriale dans ses frontières internationalement reconnues. L’aide doit aussi contribuer au relèvement économique et à la reconstruction du pays.

La France s’engage également à prendre des mesures de prévention et de "dissuasion active" pour éviter toute nouvelle agression de la Russie et à soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne ainsi qu’une "interopérabilité" avec l’Otan. Pour Jordan Bardella et le RN, cet accord contient deux "lignes rouges" :  le soutien à une adhésion de l’Ukraine à l’UE et le principe de "dissuasion active" vis-à-vis de la Russie.

Des lignes rouges partagées en partie par LFI, qui s’oppose à l’intégration de l’Ukraine dans le bloc européen "tant qu’il n’y a pas d’harmonisation sociale ou fiscale", a indiqué mardi son coordinateur national, Manuel Bompard. Le débat se poursuivra ce mercredi au Sénat, avec un nouveau vote, avant une prise de parole d’Emmanuel Macron jeudi soir, dans les JT de 20 heures de TF1 et France 2.

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Les commentaires (1)
Milsabords Il y a 1 mois Le 13/03/2024 à 11:13

Sur ce coup les extrêmes, gauche et droite ont raison, soutenir l'Ukraine oui ,s'engager sur le terrain à ses côtés sûrement pas, d'ailleurs le gouvernement de Kiev lui même, ne le souhaite pas.
Encore un coup médiatique à usage interne histoire de détourner l'attention de nos vrais problèmes ...