Blocage des agriculteurs : "contrôles massifs", souveraineté alimentaire dans la loi, aides à la jeunesse... Ce qu'il faut retenir des annonces de Gabriel Attal

  • Les annonces du gouvernement étaient très attendues ce jeudi.
    Les annonces du gouvernement étaient très attendues ce jeudi.
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On fait le point sur les annonces du gouvernement en réponse à la colère des agriculteurs.

Cette prise de parole était très attendue par des milliers d'agriculteurs en colère et mobilisés depuis une dizaine de jours dans tout le pays. On vous résume les annonces de Matignon de ce jeudi 1er février 2024.

Un "plan de souveraineté"

Le Premier ministre Gabriel Attal a admis que "des erreurs" ont été commises dans la gestion de la crise des agriculteurs, et a promis de faire de l'agriculture "un intérêt fondamental pour la nation". Déjà en inscrivant "l'objectif de souveraineté alimentaire et agricole dans la loi", de concert avec les agriculteurs. "Un plan de souveraineté" sera lancé "dans chaque filière qui en a besoin". 

Cela passera aussi dans les contrôles des produits étrangers qui ne respectent pas la législation française. Gabriel Attal a notamment mis l'accent sur une future "législation claire sur la dénomination de la viande de synthèse" et une clause de sauvegarde qui va être appliquée pour interdire les importations traitées avec le Thiaclopride - un pesticide interdit en France depuis le 1er septembre 2018.

Des "contrôles massifs" à venir

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a promis une "phase de contrôles massifs". Il a rappelé que 150 agents de répression des fraudes sont sur le pont et devraient aller encore plus vite en 2024 en contrôlant "toutes les chaînes de supermarché sans exception", les industriels, les marques distributeurs et les centrales d'achat européennes. "Tous les contrats seront contrôlés" pour s'assurer que personne ne contourne la loi française. Ces entreprises s'exposeraient à une sanction allant jusqu'à 10 % de leurs chiffres d'affaires.

Les produits étiquetés "origine France" seront aussi soumis à des contrôles. "Un exemple concret", Bruno Le Maire trouve "inacceptable" qu'un drapeau français se retrouve sur l'emballage d'un poulet, poussant le consommateur à l'erreur alors que le produit n'est pas produit en France.

Bruno Le Maire a aussi annoncé être en faveur de la mise en place d'un organe de répression des fraudes européen, pour que chaque pays s'entraide et échange pour le respect des différentes législations.

Enfin, le gouvernement de Gabriel Attal a réaffirmé son opposition au traité avec le Mercosur qui favoriserait le commerce avec les pays d'Amérique latine en exonérant de taxes de douane certains produits, principalement alimentaires. Les agriculteurs s'opposent à ce traité en mettant en avant que les agriculteurs sud-américains ne sont pas soumis aux mêmes normes qu'en Europe.

Des aides, notamment pour la jeunesse

Dès cet été, Gabriel Attal annonce que le gouvernement va consacrer 150 millions d'euros pour "soulager la charge fiscale et sociale", tout particulièrement pour les éleveurs qui un besoin spécifique. Des discussions devraient être engagées avec cette filière pour définir les modalités.

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé que le secteur agricole va être reconnu comme un métier en tension. Aussi, pour favoriser l'implantation de nouveaux agriculteurs et favoriser les reprises d'exploitation, la somme de deux milliards d'euros va être débloquée pour permettre aux agriculteurs qui s'installent de faire des prêts. Aussi, "le budget d'aide à l'installation passera de 13 à 20 millions d'euros".

"Quand un agriculteur arrête son activité, il faut qu'un jeune puisse reprendre", a martelé Gabriel Attal.

Le plan Ecophyto en pause

Marc Fesneau a précisé que le plan Ecophyto allait être mis en pause. Ce plan vise à réduire l'usage de pesticides, l'objectif est de prendre le temps "d'en retravailler un certain nombre d'aspects et de le simplifier"

La question des retraites évoquée

La question des retraites a aussi été brièvement abordée par Gabriel Attal, qui a dit que les propositions en cours seront "retravaillées" concernant le sujet des 25 meilleures années. "Il faut nous assurer que si nouveau système il y a, il faut évidemment qu'il ne passe pas des perdants, notamment chez les plus fragiles".

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